Swissway to Heaven : Cédric Lachat selon Guillaume Broust

Swissway to Heaven : Cédric Lachat selon Guillaume Broust

Guillaume Broust est rĂ©alisateur depuis plus de vingt ans. Il a Ă  son actif deux cents  documentaires outdoor. Escalade, alpinisme, ski, parapente, il a tout filmĂ©. Pendant seize ans, il a Ă©tĂ© le rĂ©alisateur officiel de Petzl et c’est lui qui a mis en images tous les Petzl Roc Trips. Avec autant d’expĂ©rience, on est curieux de lui demander comment il a vĂ©cu la rĂ©alisation de Swissway to Heaven, et les nombreuses journĂ©es de tournage avec CĂ©dric Lachat, un grimpeur pour le moins atypique


Qu’est-ce que la cordĂ©e Nina Caprez-CĂ©dric Lachat a de particulier en grande voie que n’avaient pas d’autres cordĂ©es que tu as pu filmer dans ta carriĂšre ?

Ça s’engueule beaucoup plus ! Ils ont vĂ©cu longtemps ensemble, c’est comme un vieux couple. Mais en paroi, ils arrivent Ă  transcender leur histoire commune. Eux-mĂȘmes Ă©taient surpris de l’alchimie qui opĂšre entre eux dans la voie. Plus sĂ©rieusement, avec eux, j’ai surtout vĂ©cu l’efficacitĂ©. Ce ne sont pas que des grimpeurs, ils ont un Ă©norme bagage technique.

Equiper une voie comme WoGĂŒ de haut en bas pour l’équipe de tournage, c’est une grosse mĂ©canique. Ça veut dire porter jusqu’à 400 mĂštres de corde statique jusqu’en haut de la voie, Ă©quiper tous les relais, installer les fractios, penser aux chutes de pierre, gĂ©rer les frottements de la corde, retirer toutes les cordes quand on fait les images au drone, puis les remettre en place
 En plus il y avait deux camĂ©ras, donc deux fois plus de cordes. J’ai vraiment apprĂ©ciĂ© le cĂŽtĂ© hyper sĂ©cu, hyper carrĂ©. L’efficacitĂ© Ă  la suisse ! Mais dans ce genre d’environnement, quand tu as 300 mĂštres de vide en dessous, tu apprĂ©cies que rien ne soit laissĂ© au hasard !

Swissway to Heaven - Lautrebrunnen © Guillaume Broust

Qu’est-ce que CĂ©dric, par sa personnalitĂ©, apporte Ă  l’aventure humaine que partage toute l’équipe de rĂ©alisation d’un film comme ça ?

CĂ©dric, c’est un caractĂšre trĂšs marquĂ©, hors normes, avec un cĂŽtĂ© loufoque trĂšs attachant qui apporte de la bonne humeur et de la rigolade, et en mĂȘme temps hyper carrĂ©. S’il annonce qu’on part Ă  8h, ce n’est pas 8h02 ! C’est aussi quelqu’un de trĂšs gĂ©nĂ©reux, qui donne sans compter, quitte Ă  le payer de sa personne.

Pour le film, il a Ă©normĂ©ment travaillĂ© pour nous, pour la rĂ©alisation. Il a constamment mis tout en Ɠuvre pour notre sĂ©curitĂ©, gĂ©rĂ© les autorisations de vol du drone, l’arrĂȘt du train Ă  mi-parcours Ă  l’Eiger, pris tous les billets
 C’est surtout Ă  ce niveau que je ressens la diffĂ©rence avec d’autres athlĂštes avec qui j’ai pu travailler. Avec CĂ©dric, c’est plus facile parce que tu te sens Ă©paulĂ© et secondĂ© dans l’organisation. C’est une machine d’efficacitĂ©.

Portrait Cédric Lachat © Guillaume Broust
Swissway to Heaven - CĂ©dri Lachat & Nina Caprez - WogĂŒ © Guillaume Broust

Est-ce que tant d’investissement au niveau de l’organisation est compatible avec la performance en escalade ?

Justement non, cela met en pĂ©ril la performance de grimpeur, qui est un volet Ă  part entiĂšre du film. La plupart des grimpeurs dans les films sont en mode « performance », et ils sont focalisĂ©s pour mettre toutes les chances de leur cĂŽtĂ© pour la rĂ©ussite de l’exploit. CĂ©dric s’est donnĂ© les moyens de faire un beau film, et il a donnĂ© beaucoup pour la rĂ©ussite du film.

ConcrĂštement, ça veut dire consacrer aux images une semaine de beau temps sur des crĂ©neaux mĂ©tĂ©o dĂ©jĂ  rares, et s’ajouter par la mĂȘme occasion une semaine de fatigue, parce que qui dit images dit portages, manips de corde, et toute cette assistance technique que fournit CĂ©dric sans mĂ©nager sa peine. InĂ©vitablement, tout cela prend de l’énergie sur ses essais de grimpeur.

Au bout d’une cinquantaine de jours de tournage sur deux ans, il l’a mĂȘme payĂ© en problĂšmes de santĂ©. Il y a trĂšs peu de grimpeurs qui font ça.

Swissway to Heaven - WogĂŒ © Guillaume Broust

Comment tu te sens quand tu dĂ©marres un nouveau film d’escalade en paroi ? Qu’est-ce que ça reprĂ©sente de particulier pour un rĂ©alisateur ?

Pour les films outdoor, qu’on soit en paroi, sur la neige, la glace ou dans les airs, on est trĂšs contraint par l’environnement. Il faut en permanence s’adapter aux conditions du milieu dans lequel on est, en trouvant des combines. Il faut aussi s’adapter Ă  l’action, pour essayer d’attraper l’instant clĂ©, la bonne blague
 On est vraiment en mode documentaire. Est-ce qu’il va enchaĂźner ou pas, est-ce qu’il va tomber ou pas, tout ça se dĂ©cide dans l’instant, on ne sait pas ce qui va se passer, et pourtant c’est ce que fait le sportif, finalement, qui va faire le film !

Pour les films d’escalade en particulier, on est beaucoup bridĂ© par la technique. On est sur une corde, on ne peut pas en bouger, et d’ailleurs on n’en a pas trop envie ! Ça verrouille pas mal le cadre.

Pour Swissway to Heaven, ça nous a incitĂ©s Ă  travailler beaucoup sur le son. Les dialogues sont trĂšs prĂ©sents, le spectateur entre au cƓur des discussions en paroi. Mais pour cela il fallait que les grimpeurs acceptent d’avoir en permanence un micro-cravate. Et quand tu es Ă  vingt grammes prĂšs, en limite de capacitĂ© dans des longueurs en 8c, ça ou le drone qui te tourne autour, ça rajoute encore un frein Ă  la rĂ©alisation sportive pure


Est-ce qu’il y a une signature Guillaume Broust ?

J’ai Ă  cƓur de raconter les histoires dans l’humour, avec de la joie. Il faut du second degrĂ© et de l’autodĂ©rision pour travailler avec moi ! Alors oui, il y a cette signature, l’idĂ©e de dĂ©mystifier ces aventures et de rendre les protagonistes plus humains, en s’éloignant du clichĂ© de hĂ©ros. Avec une bonne dose d’humour, suisse ou belge, de prĂ©fĂ©rence !

Ce qui se retrouve aussi dans mes films, c’est le travail autour de la dimension musicale. J’aime filmer des musiciens et rĂ©intĂ©grer leur musique dans le film, ou faire travailler des musiciens indĂ©pendants pour ajouter quelque chose d’original au son, comme on l’a fait justement pour Swissway to Heaven.

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Swissway to Heaven - Lautrebrunnen © Guillaume Broust
Arves-en-Ciel : Toujours plus fou

Arves-en-Ciel : Toujours plus fou

Il fallait ĂȘtre assez fou pour y penser, encore plus pour le faire : tendre une highline de 480 m entre deux sommets des aiguilles d’Arves, dans le massif de la Maurienne, Ă  3 500 m d’altitude. DerriĂšre la prouesse, il y a surtout une incroyable aventure humaine, que nous racontent, Ă  deux voix, Antoine Cretinon, l’un des deux slackliners qui portaient le projet, et Antoine Mesnage, le rĂ©alisateur, lui aussi slackliner.  

 

Le projet est prĂ©sentĂ© comme difficile techniquement : qu’est-ce qui aurait pu tout faire rater ?

Antoine Cretinon : La rĂ©alisation a Ă©tĂ© complexe parce qu’elle nĂ©cessitait un parfait alignement de planĂštes. D’abord, obtenir les autorisations nĂ©cessaires Ă  la mise en place d’une telle installation. Ensuite, avoir un crĂ©neau de trois jours de beau temps, sans vent. Le genre de fenĂȘtre mĂ©tĂ©o qui est rare Ă  3 500 m d’altitude ! Il fallait donc se tenir prĂȘt Ă  sauter sur l’occasion dĂšs qu’elle se prĂ©senterait. Enfin, rĂ©unir une Ă©quipe solide et complĂ©mentaire, acclimatĂ©e et prĂȘte Ă  faire de multiples allers-retours de portage avec aucune certitude sur le rĂ©sultat final ! Clairement, le projet n’aurait pas rĂ©ussi si on n’avait pas eu les bonnes personnes au bon moment, lors du bon crĂ©neau mĂ©tĂ©o.

 

Arves-en-Ciel

đŸ“· crĂ©dit photo : ©Antoine Mesnage

Une grande partie du film est réalisée avec des images de drone époustouflantes : est-ce que le drone donne ses lettres de noblesse au film de highline ? 

Antoine Mesnage : Le drone permet d’avoir une image stabilisĂ©e et qui tourne autour de la ligne Ă  360 degrĂ©s, et c’est vrai que pour filmer un personnage sur une highline, c’est-Ă -dire en lĂ©vitation au milieu de nulle part, il n’y a pas de meilleur rendu, comme dans le plan sĂ©quence oĂč je tourne autour de Camille en plein ciel. Mais le drone ne restitue pas les Ă©motions, celles qu’on ne peut saisir qu’avec un boĂźtier, en plan rapprochĂ©. Donc c’est un bon complĂ©ment, mais ça ne peut pas ĂȘtre la seule source d’images.

Est-ce que l’utilisation du drone Ă  plus de 3000 m faisait partie des difficultĂ©s ?

Antoine Mesnage : Ce qui est compliquĂ© pour faire voler un drone, c’est le vent. Mais comme ça pose aussi un problĂšme pour la highline, si les conditions sont bonnes pour la traversĂ©e, elles le sont aussi pour le drone. La difficultĂ© vient plutĂŽt de la longueur de la ligne, parce que le drone se trouve parfois trĂšs loin, et il faut bien anticiper le retour qui peut prendre trois ou quatre minutes. Lors du passage de ligne entre les deux aiguilles effectuĂ© par le deuxiĂšme drone, j’étais tellement concentrĂ© pour filmer cet instant dĂ©cisif que je n’ai pas vu que mon drone n’avait plus que 4% de batterie ! La rĂ©cupĂ©ration a Ă©tĂ© un grand moment de stress oĂč je redoutais Ă  chaque seconde de le voir se crasher dans le vide



Arves-en-Ciel

đŸ“· crĂ©dit photo : ©Antoine Mesnage

Que faut-il pour faire un film de highline marquant, à part un décor exceptionnel ?

Antoine Mesnage : Dans le film, je ne voulais pas qu’il y ait plus de cinq minutes de highline, parce que mĂȘme si les images sont belles, ce n’est pas trĂšs dynamique, voire un peu ennuyeux si ça dure trop. Je voulais surtout axer le film sur le dĂ©fi logistique, la rĂ©flexion, le rĂȘve qui animait ce projet, le dĂ©roulement, les difficultĂ©s liĂ©es Ă  l’ampleur du projet. Ce qui fait le film, ce sont surtout les Ă©motions qui se dĂ©gagent, l’équipe formidable qui s’est rĂ©unie autour de cette idĂ©e, et toute l’aventure humaine que cela reprĂ©sentait.

Qu’est-ce que ça apporte Ă  un rĂ©alisateur de film de highline d’ĂȘtre pratiquant lui-mĂȘme ?

Antoine Mesnage : Le fait de pratiquer me donne la vision de ce qui va ĂȘtre difficile, me permet de savoir Ă  quel moment il va y avoir plus ou moins d’émotion, et de mieux anticiper pour capturer ce que je veux dans les images.

Combien de temps ça prend pour traverser 480 m de highline à plus de 3 000 m d’altitude ?

Antoine Cretinon : Ça dĂ©pend de la vitesse de marche. ThĂ©o Sanson, le premier Ă  l’avoir traversĂ©e sans tomber, a mis 50 minutes environ ! Personnellement, j’ai mis 25 minutes, parce que je sais que je n’ai pas l’endurance pour tenir plus de 30 minutes sur une ligne.

On est six Ă  avoir traversĂ© : ThĂ©o Sanson, Julien Roux, Florent Berthet, Camille Le Guellaut, Antoine Mesnage et moi. Mais j’aimerais saluer aussi les nombreuses personnes qui se sont fait plaisir dessus : CĂ©lia, Julien, Maho, Damian, Philippe, et tous ceux qui nous ont aidĂ©s au portage : Nico, Greg, Lucie, Marie, Lucas, Michel, Guilhem
 Et aussi saluer la performance de Damian, qui a traversĂ© les 480 m de slack en poulie, avec un gros sac, pour laisser Camille et Flo revenir en slackant de l’aiguille MĂ©ridionale jusqu’à la Centrale oĂč se trouvaient les autres. Cette highline, ce n’est pas un exploit individuel de quelques personnes, mais avant tout un magnifique travail d’équipe.

 

Arves-en-Ciel

đŸ“· crĂ©dit photo : ©Antoine Mesnage

Est-ce que tu as le sentiment que la highline n’aura plus jamais la mĂȘme saveur aprĂšs une rĂ©alisation aussi exceptionnelle ?

Antoine Cretinon : Je me suis posĂ© la question, en effet. Mais finalement, ça a plus eu un effet de booster. On a montrĂ© que c’était possible de mettre une si longue highline en haute montagne, alors au contraire, on s’enlĂšve des barriĂšres mentales et on s’autorise Ă  rĂȘver plus haut, plus long !

Qu’est-ce qui pourrait ĂȘtre encore plus fou maintenant ?

Antoine Cretinon : Le fait d’avoir tendu une highline entre deux sommets aux aiguilles d’Arves ouvre le champ des possibilitĂ©s ! Je pense notamment au massif du Mont-Blanc, oĂč des « petites lignes » ont Ă©tĂ© ouvertes mais jamais de gros projets qui relient deux sommets distincts. Evidemment, j’ai plein d’idĂ©es en tĂȘte, et je ne dois pas ĂȘtre le seul ! Alors mon dĂ©fi aujourd’hui, c’est de rĂ©unir ces rĂȘveurs un peu « fous » pour crĂ©er quelque chose de beau, de grand, de surrĂ©aliste


Quel est le Top 3 des highlines les plus improbables qui ont un jour été tendues et traversées ?

Antoine Cretinon : C’est trĂšs subjectif. Pour certains, le critĂšre sera la longueur, sachant que le record est maintenant Ă  2 000 m ! Pour d’autres, ça sera la performance ou le spectacle. De mon cĂŽtĂ©, j’ai toujours Ă©tĂ© inspirĂ© par la beautĂ© Ă©phĂ©mĂšre et poĂ©tique de la highline. Si je dois en citer trois, je dirais d’abord la highline du GrĂ©pon, dans le massif du Mont-Blanc. Elle ne fait que 15 m, mais elle est comme la derniĂšre piĂšce du puzzle qui complĂšte l’authentique traversĂ©e Charmoz-GrĂ©pon. Elle a Ă©tĂ© ouverte par les Flying Frenchies, les pionniers de la highline en haute montagne, pour qui j’ai une profonde admiration. Une highline de 430 m a Ă©tĂ© installĂ©e et traversĂ©e par Pablo Signoret et Lukas Irmler avec des ancrages sur deux cascades de glace. Ça pousse le cĂŽtĂ© Ă©phĂ©mĂšre de la highline Ă  l’extrĂȘme, j’adore ! Enfin j’ai Ă©galement Ă©tĂ© beaucoup touchĂ© par le premier kilomĂštre traversĂ© par Nathan Paulin et Danny Mensik Ă  Aiglun. En plus de rĂ©aliser un record du monde, ils ont conservĂ© l’idĂ©e de rĂ©aliser une ligne esthĂ©tique.

Liens utiles

đŸŽ„ Pour en savoir plus sur le rĂ©alisateur Antoine Mesnage :

https://www.instagram.com/antoine.mesnage

đŸ€ž Son portrait vidĂ©o :

https://youtu.be/vBg5MK4qH8E

🎬 Retrouvez le film Arves-en-Ciel dans le programme du Festival de Banff France

 https://www.banff.fr/films/

Arves-en-Ciel

đŸ“· crĂ©dit photo : ©Antoine Mesnage

Ouvrir la voie, les coulisses de la grimpe…

Ouvrir la voie, les coulisses de la grimpe…

Quand on dĂ©bute l’escalade en falaise, arrive toujours un moment oĂč l’on se demande : mais qui met les spits dans la montagne ? Est-ce que quelqu’un vient vĂ©rifier/remplacer ce bout de fer sur lequel je suspends ma vie ? Le film Le Jardin des Spits de Pema Vives rĂ©pond Ă  toutes ces questions avec de beaux portraits d’ouvreurs sĂ©vissant dans tout le pays.

Rencontre avec Pema qui nous dit tout sur son film.

Comment t’est venue l’idĂ©e du film ?

Pour son deuxiĂšme rassemblement annuel, « La FĂȘte du Spit #2 », Greenspits a projetĂ© le film Escalade Verbale, superbe documentaire sur l’escalade rĂ©alisĂ© par Jean Kanapa en 1999. À la demande de Greenspits, j’ai rĂ©alisĂ© un petit teaser en vue de cette projection, et de là est nĂ©e l’envie commune de rĂ©aliser un documentaire qui ferait Ă©cho à Escalade Verbale, 20 ans plus tard.

Quant Ă  ma motivation personnelle, j’ai commencĂ© l’escalade assez tard, vers 28 ans, et je grimpais uniquement en falaise avec des potes dĂ©butants comme moi. Je n’avais alors aucune idĂ©e de comment Ă©taient gĂ©rĂ©es les falaises, de qui Ă©quipait les voies, de comment fonctionnaient les topos… Je me disais genre que des gens Ă©taient payĂ©s pour faire ça et que les clubs et municipalitĂ©s gĂ©raient le truc, ou alors que les falaises sortaient de terre avec des spits dĂ©jĂ  dessus. D’ailleurs, il faut pas trop en parler, mais j’ai tous les topos Rockfax du sud de la France sur mon Ă©tagĂšre (rires) !

Et puis petit à petit, j’ai dĂ©couvert l’envers du dĂ©cor, au travers de rencontres et aussi en travaillant avec Greenspits, et je me suis dit qu’il Ă©tait important de faire dĂ©couvrir cet aspect de notre activitĂ© au plus grand nombre de grimpeurs et de les sensibiliser Ă  ces problĂ©matiques, afin que chacun puisse avoir les clĂ©s en main pour devenir plus acteur de sa pratique, comme cela a Ă©tĂ© le cas pour moi. Et pour ça, quoi de mieux que de donner la parole aux équipeurs et d’écouter leurs prĂ©cieux tĂ©moignages !

Comment s’est passĂ© la production et rĂ©alisation de ce premier film ?

Pour le cĂŽtĂ© production, j’ai obtenu dĂšs le dĂ©part une bourse du FODACIM, ce qui a Ă©tĂ© un Ă©lĂ©ment dĂ©cisif pour me lancer dans ce projet, et aprĂšs ça avec Greenspits on a trouvĂ© un premier partenaire assez vite, donc je savais que le film ne me coĂ»terait rien, ce qui Ă©tait dĂ©jĂ  bien pour un premier film de cette ampleur ! Ensuite, on a eu la chance de trouver deux autres partenaires, et j’en profite d’ailleurs pour remercier tous nos partenaires, le FODACIM, ExpĂ©rience Outdoor, Arkose et Climb’Up Fonds de Dotation !
Pour le cĂŽtĂ© rĂ©alisation, les trois premiers tournages qui ont eu lieu pendant l’étĂ© 2018 se sont vraiment bien dĂ©roulĂ©s et j’ai cru que l’affaire serait pliĂ©e à l’automne, mais j’étais loin du compte. AprĂšs ça, les galĂšres ont commencĂ©, entre la mĂ©tĂ©o capricieuse, les soucis matĂ©riels, les incompatibilitĂ©s d’agenda… Au final, j’ai tournĂ© les derniĂšres images pendant l’étĂ© 2020 ! Donc en tout, ça m’aura pris presque trois ans de la naissance du projet à son aboutissement.

Peux-tu nous parler plus précisément du concept du film ?

La rĂ©alisation du film n’était que le premier acte d’un projet imaginé en deux actes. Quand nous nous sommes lancĂ©s dans cette aventure avec Greenspits, notre volontĂ© Ă©tait de crĂ©er une cagnotte avec tous les bĂ©nĂ©fices issus de la vente du film pour pouvoir ensuite financer des projets d’équipement et de rééquipement sur la base d’un appel Ă  projets national. Bon, finalement, il n’y a pas vraiment eu de bĂ©nĂ©fices, mais grĂące à tous ceux qui ont participĂ© au financement participatif et grĂące aussi aux bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©s lors de la FĂȘte du Spit #5, on a quand mĂȘme rĂ©ussi à crĂ©er une cagnotte de 4 700 €. J’ai dĂ©cidĂ© de rejoindre Greenspits suite à la sortie du film car ça me tenait Ă  cƓur de mener cet appel Ă  projets, et à l’heure où je vous parle, l’appel est terminĂ© et 5 beaux projets vont pouvoir ĂȘtre soutenus, donc c’est vraiment gĂ©nial ! Les dĂ©tails arriveront bientĂŽt sur la page Facebook de Greenspits.

Peux-tu nous prĂ©senter Greenspits et nous parler de la FĂȘte du Spit ? En dehors de cet Ă©vĂšnement, quelles sont les missions menĂ©es par cette association et comment le public peut-il participer ?

Greenspits, c’est une association environnementale et d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral qui Ɠuvre pour la prĂ©servation des sites naturels d’escalade. C’est une asso qui a Ă©tĂ© fondĂ©e il y a 6 ans avec pour volontĂ© de crĂ©er et d’accompagner une nouvelle communautĂ© de grimpeurs investis et responsables. La FĂȘte du Spit a Ă©tĂ© un bon point de dĂ©part et est devenue un moment fort de l’asso. C’est avant tout l’occasion de se rassembler autour de valeurs communes, de sensibiliser les grimpeurs au travers d’ateliers et de confĂ©rences, et de passer un super moment tous ensemble. Mais Greenspits mĂšne Ă©galement des actions tout au long de l’annĂ©e, notamment en organisant des Clean up Days et en offrant un soutien matĂ©riel aux équipeurs locaux. L’asso vient aussi d’organiser sa deuxiĂšme semaine de transmission d’expĂ©rience autour du rééquipement, dont le but est autant d’apporter les bases thĂ©oriques que de transmettre nos valeurs aux grimpeurs dĂ©sireux de participer à la pĂ©rennisation de notre activitĂ©. Sans oublier notre premier appel Ă  projets. Bref, autant d’actions qui rencontrent un franc succĂšs et ont pour vocation d’ĂȘtre pĂ©rennisĂ©es. Pour participer, rien de plus simple, il vous suffit d’adhĂ©rer à Greenspits et de rejoindre l’aventure !

Retour au film, est-ce que tu as des anecdotes de tournage à partager ?

Pour le premier tournage, je suis allĂ© à ChambĂ©ry rencontrer Mathieu et sa compagne Amandine. Comme c’était une premiĂšre pour moi et que je ne les connaissais pas du tout, j’étais naturellement bien stressé. Je me suis garé dans la petite pente devant leur maison et j’ai Ă©tĂ© accueilli par Mathieu. On a commencĂ© à discuter tranquillement sur leur terrasse, puis Amandine est arrivĂ©e et m’a gentiment demandé si je n’avais pas des soucis de frein à main, car ma voiture Ă©tait encastrĂ©e dans leur porte de garage ! Au final, plus de peur que de mal, mais comme entrĂ©e en matiĂšre, on a connu mieux (rires) !

Je pourrais aussi parler de l’interview de la dream team du Tarn où les objets sur la table avaient Ă©trangement tendance à se dĂ©placer tout seuls pour former de drĂŽles de sculptures… Avis aux spectateurs attentifs !
Et sinon, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, je prĂ©cise que toutes les scĂšnes ont Ă©tĂ© tournĂ©es sur le vif, sans prĂ©paration, mĂȘme celle où Armand sort la Dallas du garage à la main, sans aucun doute ma scĂšne préférée du film (rires) !

De nombreux grimpeurs ouvreurs sont interviewés dans ton film, comment s’est fait le choix de ces protagonistes ?

Le choix n’a pas Ă©tĂ© simple Ă©videmment, car les personnages passionnants ne manquent pas dans ce milieu. Je suis parti d’une liste d’environ 30 noms puis j’ai fait des recherches sur Internet pour affiner ma sĂ©lection. L’idĂ©e Ă©tait d’avoir un panel d’équipeurs assez varié, tant au niveau de l’ñge que de la zone gĂ©ographique, mais aussi de prĂ©senter des fonctionnements diffĂ©rents, comme les équipeurs du Tarn ou Armand qui travaillent en Ă©troite collaboration avec les collectivitĂ©s et Ă©ditent des topos, les équipeurs d’Ubaye qui ont un fonctionnement plus associatif, ou encore des équipeurs comme Bruno, Antonin ou Mathieu qui sont plus des Ă©lectrons libres.

Enfin pour ĂȘtre honnĂȘte, ça s’est surtout fait au feeling et je ne regrette vraiment pas mes choix ! Et surtout, je remercie chaleureusement les équipeurs qui ont tous rĂ©pondu favorablement Ă  ma sollicitation et accepté de me donner de leur temps, ce qui Ă©tait vraiment une chance.

Pour l’anecdote, je me suis dĂ©cidĂ© à contacter Armand aprĂšs avoir lu un portrait de lui sur le site d’Escalade-Alsace**, portrait juste mythique que je vous invite tous à aller lire !

Comment vois-tu l’avenir concernant les financements et l’entretien des voies en France ?

Sur ce point, je partage tout à fait le point de vue d’Olivier, d’ailleurs bien plus spĂ©cialiste que moi en la matiĂšre, quand il dit qu’il n’y aura pas une mĂȘme formule applicable partout. Il y a des secteurs qui vont ĂȘtre entretenus bĂ©nĂ©volement par les grimpeurs, d’autres qui vont ĂȘtre entretenus grĂące à des clubs ou des associations, comme on peut dĂ©jĂ  le voir aujourd’hui avec l’apparition d’associations locales qui mĂšnent des actions de clean up, d’équipement ou de rééquipement, et enfin d’autres qui vont ĂȘtre entretenus par les collectivitĂ©s quand il y a un enjeu touristique et que l’escalade les intĂ©resse. Ça peut aussi ĂȘtre un mix de tout ça. En tout cas, c’est vraiment encourageant de voir toutes les nouvelles initiatives qui naissent aujourd’hui !

👉  Site de Pema Vives : www.pemavives.com

👉  Greenspits : www.greenspits.com et sur Facebook : @greenspits

🧗‍♂  Portrait d’Armand sur Escalade-Alsace

🎬  Lien Film Escalade Verbale :

Transcontinental Race, le plaisir de souffrir

Transcontinental Race, le plaisir de souffrir

Parcourir des kilomĂštres Ă  vĂ©lo en autonomie Ă  travers toute l’Europe, ça peut paraĂźtre une bonne idĂ©e de vacances. Imaginez maintenant devoir faire en moyenne 235 km par jour pendant plus de 2 semaines, s’orienter dans des contrĂ©es inconnues et pĂ©daler de jour comme de nuit sur tous types de route et vous aurez une petite idĂ©e de ce qu’est une course comme la Transcontinental Race. Cette classique dans l’ultra cyclisme attire un type particulier de coureurs : des guerriers et guerriĂšres de la pĂ©dale, passionnĂ©s.Ă©es de la chambre Ă  air, un brin masochistes. Le rĂ©alisateur Antonin Soret-Michaud suit ces hĂ©ros anonymes durant 3 Ă©ditions de la cĂ©lĂšbre TCR, de 2016 Ă  2018, pour son film ONBOARD The Transcontinental Race.

Matthieu Lifschitz, l’un des protagonistes de cette aventure, rĂ©pond Ă  quelques questions.

Comment t’est venue cette passion pour la pratique du vĂ©lo et des courses d’ultra cyclisme ?

Par curiositĂ©. N’ayant pas le permis de conduire, le vĂ©lo fut d’abord pour moi l’occasion d’aller dĂ©couvrir ma rĂ©gion. Puis, petit Ă  petit, j’ai rallongĂ© les distances pour aller voir un peu plus loin.

FascinĂ© depuis toujours par les montagnes et n’habitant pas si loin des Alpes, j’ai rapidement entrepris des sortes de raids en solitaire pour y accĂ©der sans non plus partir une semaine.

Pas que je tenais absolument Ă  partir seul, c’est surtout que je ne trouvais personne dans mon entourage qui avait la mĂȘme envie
 Donc j’y suis allĂ©.

De lĂ , je me suis habituĂ© Ă  rouler longtemps en autonomie, et c’est au dĂ©but des annĂ©es 2010 que j’ai pris conscience qu’une discipline, correspondant aux mĂȘmes critĂšres que ma pratique, existait : la longue distance et les brevets Audax*. Les courses d’ultra distance en autonomie sont rĂ©centes et c’est Ă  cette pĂ©riode qu’ont commencĂ© Ă  Ă©merger quelques Ă©preuves en dehors des brevets officiels de la FĂ©dĂ©ration française. J’y ai naturellement portĂ© intĂ©rĂȘt me retrouvant plus dans un univers en pleine croissance, jeune et moins engoncĂ© de dogmes de vieux routiers en s’affranchissant de leurs habitudes et choix techniques.

Comment as-tu entendu parler de la TCR et quelle est ton histoire avec cette course ?

Comme beaucoup, c’est en dĂ©couvrant le documentaire MELONS, TRUCKS & ANGRY DOGS** retraçant l’aventure de Recep Yesil and Erik Nohlin, sur la premiĂšre Transcontinental en 2013, que j’ai eu le dĂ©clic.

À force de rencontrer des pilotes ou d’avoir des amis dans mon entourage qui s’y sont alignĂ©s, je me suis lancĂ©. Trois fois, la premiĂšre, la No5 en 2017 que j’ai abandonnĂ©e en Slovaquie dans les Hautes-Tatras au check point 3, aprĂšs de plus de 2 000 km de course.

J’étais mal parti, pour tout un tas de raisons qui n’ont eu de cesse de s’aggraver sur la route. J’ai ensuite enchaĂźnĂ© la No6 et No7, respectivement en 2018 et 2019 en arrivant Ă  chaque fois au terme.

La plus marquante est Ă©videmment la No6 : c’était la revanche, le tracĂ© Ă©tait dans la plus pure tradition de la TCR avec un dĂ©part de Grammont, en Belgique. Puis, une longue traversĂ©e franchissant d’innombrables montagnes jusqu’aux Balkans oĂč la donne change totalement. Partir dans ce sens et se retrouver dans des contrĂ©es trĂšs diffĂ©rentes des nĂŽtres aprĂšs plus de 3 000 km de course (et restant environ 1 000 km Ă  parcourir) est autrement plus difficile que l’inverse comme sur la No7 (retrouver peu Ă  peu une civilisation plus moderne et achalandĂ©e en partant des Balkans vers Brest en France).

Cette longue descente dans l’inconnu comme sur la No6 explose le compteur du dĂ©paysement, cette sensation est unique.

Comment te prépares-tu pour ces courses ?

Je n’ai pas de prĂ©paration spĂ©cifique. Habitant dans le sud de la France, mĂȘme s’il fait froid l’hiver, la mĂ©tĂ©o est plus clĂ©mente que dans pas mal de rĂ©gions. Donc, je roule Ă  l’annĂ©e sans trop de contraintes.

Parfois je sors par simple plaisir, parfois dans le cadre de reportages que je réalise pour le magazine 200.

Mis bout Ă  bout, ça fait des bornes, et la variĂ©tĂ© de parcours disponibles dans les environs de Marseille oĂč je rĂ©side, m’offre la possibilitĂ© de m’entraĂźner lĂ  oĂč j’ai besoin de progresser, comme m’amĂ©liorer dans les ascensions escarpĂ©es ou au contraire savoir trouver un rythme soutenu et rĂ©gulier sur des parcours plus roulants. Quelques semaines avant chaque course, je fais plus attention Ă  ce que je mange ou bois, limitant tout ce qui pourrait affaiblir mon endurance comme trop de gras ou trop d’alcool, mais sans jamais trop me contraindre. Bien vivre, ĂȘtre bien dans sa tĂȘte et son corps, ce sont aussi des choses trĂšs importantes pour moi. N’ayant pas de prĂ©tention particuliĂšre en termes de classement, je peux me permettre cette souplesse en gardant comme simple cap d’ĂȘtre Ă  l’aise. J’essaye de m’aligner sur au moins deux ou trois courses chaque annĂ©e comme la Trans PyrĂ©nĂ©es Race (organisĂ©e par Lost Dot comme la TCR) ou plus rĂ©cemment la Two Volcano Sprint en Italie. Le tout ponctuĂ© de challenges non chronomĂ©trĂ©s ou de longues sorties entre amis, ça me fait un calendrier bien fourni !

 

Quel est ton plus beau souvenir et ton pire souvenir d’une course ?

Impossible de rĂ©pondre catĂ©goriquement, il y en a trop qui se valent. Mais le meilleur sur la TCR, c’est Ă©videmment au check-point 2 de la No6, au sommet du Mangartsko Sedlo en SlovĂ©nie. J’étais submergĂ© d’émotion, je savais bien que nous n’étions qu’à mi-course, mais pour la premiĂšre fois, j’ai eu cette sensation que rien ne pourrait m’arrĂȘter, que j’allais aller jusqu’au bout quoi qu’il arrive, que j’étais en train de vivre ma revanche tant attendue. J’étais bien, Ă  ma place, totalement dĂ©tachĂ© de toutes les histoires du quotidien. C’était trĂšs troublant, mais exaltant, galvanisant.

Le pire ne fut pas un Ă©vĂ©nement dantesque comme il peut arriver parfois avec des mĂ©tĂ©os compliquĂ©es ou des chiens trop entreprenants, mais la lassitude. Je l’ai sentie Ă  plusieurs reprises, c’est normal et il faut savoir jouer des montagnes russes Ă©motionnelles. Mais la fois la plus marquante fut sur la No7 lors de la traversĂ©e finale de la France vers l’arrivĂ©e Ă  Brest. Je me battais contre un fort vent de face pendant environ 1 000 km, rĂ©duisant Ă  peu prĂšs tout : ma vitesse, mon moral, ma forme physique. J’ai fini par arriver, il Ă©tait hors de question de baisser les bras aprĂšs tant de chemin parcouru, mais ce dĂ©sert d’émotion, ce vide de sensation est presque plus compliquĂ© Ă  surmonter que l’humiditĂ© tenace en Autriche ou pousser son vĂ©lo sur des kilomĂštres de parcours obligatoire inroulables au fin fond de la Serbie. Heureusement, Ă  l’approche de l’arrivĂ©e, l’euphorie s’installe et les derniers kilomĂštres effacent d’un coup de baguette magique toutes ces petites peines. Il y a quand mĂȘme plus dur dans la vie, la grande majoritĂ© des pilotes se rappellent toujours que ce n’est que du vĂ©lo, de ne pas prendre tout ça trop au sĂ©rieux.

Comment s’est passĂ© pour toi le tournage du film d’Antonin ?

Ce que je peux dire, c’est qu’il [Antonin, le rĂ©alisateur] arrive toujours quand on s’y attend le moins. C’était trĂšs furtif, gĂ©nĂ©ralement distant, au pire quelques brĂšves questions pour nous faire rĂ©agir mais jamais plus. Et j’imagine que la vĂ©racitĂ© et la sensibilitĂ© du documentaire tient, entre autres, Ă  ça. Cette capacitĂ© qu’il a d’ĂȘtre lĂ  sans ĂȘtre lĂ , d’ĂȘtre bienveillant sans jamais interfĂ©rer dans la course d’une quelconque aide. Avec le recul, ma mĂ©moire met ces apparitions bout Ă  bout et c’est un sentiment assez drĂŽle, comme un personnage de dessin animĂ© qui sort d’un tronc d’arbre ou d’un bosquet.

 

Peux-tu nous parler de ta prochaine course, la Three Peaks Bike Race ?

Ça sera un gros morceau. Comme pour beaucoup d’épreuves, les annĂ©es passent et les parcours se corsent. Cette annĂ©e, nous en aurons pour 2 600 km entre Vienne (Autriche) et Barcelone. Il faudra bien entendu valider les trois check point sur des sommets notoires en traversant les Alpes puis la France et les PyrĂ©nĂ©es pour un total frisant les 40 000 m de dĂ©nivelĂ© positif.

Les premiers ne mettront qu’une poignĂ©e de jours pour boucler cette affaire, mais si j’arrive Ă  terminer l’épreuve en 10 ou 12 jours avant le « cut-off », ce sera dĂ©jĂ  beau. Le calendrier de travail a Ă©tĂ© dense ces trois derniers mois et les sorties de longue distance moins intenses que les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes pour les raisons sanitaires que l’on connaĂźt. J’y vais pour me faire plaisir plus que par dĂ©fi, j’ai l’impression que ça fait une Ă©ternitĂ© que je n’ai pas traversĂ© de frontiĂšres ni mĂȘme roulĂ© en continu pendant plusieurs jours et nuits. J’ai vraiment hĂąte, ça devrait ĂȘtre trĂšs fun. Cette Ă©preuve me servira de curseur pour prĂ©parer mon objectif le plus important de cette annĂ©e, la Trans PyrĂ©nĂ©es Race No2 en octobre. Voir oĂč j’en suis sur les longs enchainements de cols, peaufiner ma machine si besoin ou au contraire valider les petits ajustements fait pendant l’hiver
 Toutes ces perspectives sont trĂšs enthousiasmantes pour fĂȘter cette libertĂ© de circulation retrouvĂ©e.

  • 4000 KM À TRAVERS L’EUROPE EN VÉLO
  • 17 JOURS DE COURSE
  • SANS ASSISTANCE ET EN AUTONOMIE
  • 4 POINTS DE CONTRÔLE
  • NAVIGATION LIBRE
  • 250 PERSONNES AU DÉPART
  • LES PREMIERS METTENT MOINS DE 9 JOURS
  • 50% NE FINISSENT PAS DANS LE TEMPS IMPARTI
  • SEULEMENT DEUX VOITURES DE COURSE SUIVENT LES COUREURS, AVEC À BORD L’ÉQUIPE MÉDIA.
  • EN 2019, LA COURSE EST GAGNÉE PAR UNE FEMME POUR LA PREMIÈRE FOIS, FIONA KOLBINGER.
  • FONDATEUR : MIKE HALL (1981-2017) DÉCÉDÉ DURANT LA INDIAN PACIFIC WHEEL RACE, FAUCHÉ PAR UNE VOITURE SUR LA ROUTE.
  • ORGANISATEUR ACTUEL : LOST DOT WWW.FACEBOOK.COM/LOSTDOT
  • SITE WEB DE LA COURSE : WWW.TRANSCONTINENTAL.CC

📾  @Matthieu Lifschitz

👉  Manivelle, le blog de Matthieu : manivelle.cc

*Brevet Audax :

Les brevets et randonnĂ©es cyclistes organisĂ©s selon la formule Audax sont des randonnĂ©es effectuĂ©es en groupe. Ces derniĂšres sont ouvertes Ă  tous les types de cycles uniquement mus par la force musculaire. A l’origine, le terme Audax (du latin signifiant « audacieux ») dĂ©signait uniquement les cyclistes capables d’effectuer 200 km entre le lever et le coucher du soleil. Un brevet Audax est une Ă©preuve de rĂ©gularitĂ© et d’endurance sur une moyenne roulante maximum de 22,5 km/h, dont les participants sont tenus de respecter le Code de la Route.

Source : https://www.ffct37.org/app/download/16993187/2015+R%C3%A8glement++brevet+Audax.pdf

**Épisodes : MELONS, TRUCKS & ANGRY DOGS
Yoann Stuck, le phénomÚne trail

Yoann Stuck, le phénomÚne trail

AoĂ»t 2010. Le presque trentenaire Yoann Stuck, plus fĂȘtard que sportif, fume clope sur clope, enchaĂźne les soirĂ©es et pĂšse 95 kg. Sur un coup de tĂȘte, il dĂ©cide d’arrĂȘter de fumer. Se dit que s’il ne trouve pas de quoi compenser, il va vite dĂ©passer le quintal. C’est le dĂ©clic. Il enfile un short et part courir. 20 minutes
 de pur cauchemar ! Aujourd’hui, dix ans plus tard, Yoann est devenu
 traileur professionnel ! Rencontre autour d’un parcours atypique.

Fast-portrait

  • Yoann Stuck
  • 38 ans, en couple
  • Vit Ă  cĂŽtĂ© de Lyon
  • Est originaire d’un petit village du Vaucluse, ChĂąteauneuf-de-Gadagne (84)
  • Papa d’une petite fille de 6 ans

 

Yoann Stuck sur la 6000D

Ton parcours est pour le moins atypique. Peux-tu nous dire comment tu t’es mis à la course à pied ?

J’ai dĂ©cidĂ© d’arrĂȘtĂ© de fumer en aoĂ»t 2010, sur un coup de tĂȘte. À l’époque, je sors beaucoup en semaine, bois des pintes de whisky Coca et je fume plus d’un paquet de clopes par jour
 Bref, j’ai une hygiĂšne de vie dĂ©plorable, je totalise 95 kg. Je me dis alors que si je ne trouve pas quelque chose pour « compenser », je vais vite dĂ©passer le quintal. Alors j’ai chaussĂ© ma paire de speakers, un tee-shirt en coton et un short de foot, et puis je suis parti courir. 20 minutes. Un cauchemar. Mais j’y suis retournĂ©, j’ai allongĂ© la distance
 Finalement, j’y ai pris du plaisir, rencontrĂ© des coureurs, 
 De fil en aiguille, je me suis inscrit Ă  une premiĂšre course, puis Ă  un premier club d’athlĂ©tisme, pour finalement arriver lĂ  oĂč j’en suis aujourd’hui.

Comment ton entourage a-t-il vécu ta transformation ?

Ça dĂ©pend qui 🙂 ! Ma compagne a vĂ©cu un peu la mĂȘme « transformation » avec moi, donc on Ă©tait sur la mĂȘme longueur d’onde. Ma maman, plutĂŽt bien, mĂȘme si elle ne se rendait pas vraiment compte de l’importance de ce changement
 Et puis pour les copains, tout le monde n’a pas vraiment compris au dĂ©part un tel revirement
 Mais aujourd’hui, je suis super content d’aller courir avec les mĂȘmes potes avec qui je me mettais des mines le week-end !

Comment as-tu pris le virage trail / outdoor ?

Au dĂ©part
 en me perdant ! En fait, je venais d’emmĂ©nager sur Lyon et comme je ne connaissais ni grand monde ni trop le coin, courir Ă©tait aussi le moyen de visiter les alentours. Et le gros virage, ça a Ă©tĂ© mon premier trail en montagne, le Marathon du Mont-Blanc ! Je prends un plaisir immense Ă  courir au milieu de toutes ces Ă©lites que je suis sur les rĂ©seaux. J’aime aussi l’ambiance vraiment sympa aux abords des sentiers et je passe la ligne d’arrivĂ©e avec ma compagne et des amis. Un moment intense ! L’un de mes meilleurs souvenirs. J’ai grandi Ă  la campagne. Je jouais toujours dehors, avec la garrigue en terrain de jeu, donc j’ai toujours aimĂ© ĂȘtre dehors.

Tu portes toujours une attention toute particuliĂšre Ă  ton mode de vie / ta nutrition ? (sans pour autant sacrifier Ă  la petite biĂšre d’arrivĂ©e… 😉)

J’évolue toujours en ce sens. Je me rends compte – et je partais de trĂšs loin ! -, de l’importance de l’alimentation dans ma vie de sportif, mais pas que. Pour ma santĂ© gĂ©nĂ©rale, aussi. Je me rends aussi compte de l’impact de notre consommation sur l’environnement donc oui, j’ai une hygiĂšne alimentaire au quotidien qui est aujourd’hui plutĂŽt trĂšs bonne, je pense. J’ai essayĂ© le cĂ©togĂšne cet hiver, lĂ , on teste un mois vĂ©gĂ©tarien. Sinon, je suis plutĂŽt un mode alimentaire low carb (soit, pauvre en glucides) qui me convient trĂšs bien
 mais j’ai beaucoup de mal Ă  refuser la biĂšre et les petits plaisirs. C’est important aussi, je crois.

Yoann Stuck

Tu es trĂšs prĂ©sent sur les rĂ©seaux sociaux, notamment Ă  travers des web-sĂ©ries. Peux-tu nous en dire plus ? Pour ta sĂ©rie Adaptation sur YouTube, l’épisode 3 est pour bientĂŽt ?

L’Ă©pisode 3 de ma sĂ©rie Adaptation, on vient de le tourner le week-end dernier ! Avec le contexte sanitaire actuel et l’absence de courses, j’ai eu cette idĂ©e de proposer des petits dĂ©fis, des challenges qui me tenaient Ă  cƓur. J’en fais partager certains avec le petit groupe d’entraĂźnement que je suis, avec les copains
 et puis d’autres, je les ferai seul, en totalitĂ© ou en partie.

On a donc fait un premier Ă©pisode sur un off de la SaintĂ©Lyon (course qui a dĂ» ĂȘtre annulĂ©e cette annĂ©e), pour mettre en avant les organisateurs de course.

Le suivant, c’était pour mettre en avant ma station de cƓur, La Plagne, et les rĂ©percussions du COVID-19 sur les stations cet hiver.

Le week-end dernier, l’histoire Ă©tait plus personnelle puisque je voulais mettre en avant l’endroit oĂč j’ai grandi : ChĂąteauneuf-de-Gadagne et le Vaucluse plus gĂ©nĂ©ralement, ainsi que ma ville d’adoption : Lyon. Car je suis devenu la personne que je suis aujourd’hui en partant vivre Ă  Lyon. Mais je ne serai pas non plus la personne que je suis, sans avoir grandi dans mon village.

On est donc partis samedi matin dernier de Lyon jusqu’à Avignon en vĂ©lo, pour donner un cĂŽtĂ© responsable et Ă©cologique Ă  l’aventure et arriver dans l’aprĂšs-midi. Ensuite, j’ai enchaĂźnĂ© le Wings for Life (course caritative organisĂ©e par Red Bull pour la recherche sur la moelle Ă©piniĂšre) sur une App en partant d’Avignon avec pour objectif d’aller jusqu’au sommet du Ventoux, et donc par la mĂȘme occasion de faire un FKT : 62,34 km, 2136 m D+ en un peu plus de 5h. Et il semblerait que pour le Wings for Life, j’ai fait premier français avec 52,8 km.

Mais j’ai encore en tĂȘte pas mal d’idĂ©es d’épisodes, peut-ĂȘtre plus en montagne cet Ă©tĂ©.

Et tes capsules vidéo Hiit & Eat sur Instagram ?

Pareil, le COVID-19 et le premier confinement m’ont donnĂ© l’idĂ©e de dĂ©part de faire du home trainer en interviewant en live sur Instagram des acteurs touchĂ©s par ce contexte sanitaire peu Ă©vident
 Mes partenaires ont jouĂ© le jeu, mais pas que ! Des restos, des stations de ski, des athlĂštes
 L’idĂ©e Ă©tait de tirer du positif d’une situation nĂ©gative. Ensuite, j’ai proposĂ© des renfos accessibles Ă  tous pour rester actifs, mĂȘme chez soi. Et puis m’est venue, dans la foulĂ©e, l’idĂ©e de prĂ©parer un petit truc en parallĂšle – car je ne suis pas un grand cuisinier – s’est imposĂ©e : on dit bien « AprĂšs l’effort, le rĂ©confort », non ?!

Yoann Stuck - iamwoodstuck

Ta journée-type ?

Je m’entraĂźne quasi 7j/7, parfois en biquotidien. AprĂšs, tout dĂ©pend des pĂ©riodes de charges et des Ă©chĂ©ances Ă  venir. 

Lever 7 h : Petit-dĂ©jeuner en famille. Je bosse toute la matinĂ©e aprĂšs avoir amenĂ© ma fille Ă  l’école. Je pars souvent faire ma premiĂšre sĂ©ance en fin de matinĂ©e et l’on dĂ©jeune aussi en famille. Je travaille l’aprĂšs-midi jusque 16 h, puis seconde sĂ©ance. Je re-travaille encore jusqu’au dĂźner. J’ai la chance de pouvoir m’organiser comme je veux car je travaille de la maison, mais, la contrepartie c’est qu’il n’y a jamais vraiment de coupure, pas de week-end ou de rĂ©elles vacances
 Mon ordinateur et mon tĂ©lĂ©phone ne me quittent pas souvent
 mais quand on aime son job, on ne travaille pas vraiment, si ?!

La course Ă  pied, c’est pour toi un prĂ©cieux outil de partage, non ?

Au dĂ©part, c’était surtout ma bulle, ma mĂ©ditation, lĂ  oĂč je trouvais mes meilleures idĂ©es. Et j’ai vu que les gens, autour de moi, se retrouvaient dans ce que je faisais, ce qui est vraiment top. Donc oui, c’est un bel outil de partage, tout comme les rĂ©seaux, mĂȘme s’ils sont souvent critiquĂ©s.

Tes prochains projets et/ou objectifs et/ou dossards que tu vas épingler ?

J’adorerais pouvoir remettre un dossard pour le Marathon du Mont-Blanc mais je ne suis pas certain de ce qu’on aura le droit de faire ou non fin juin.
Sinon, je mets normalement deux dossards mais sur mon Gravel puisque je vais prendre le dĂ©part du VĂ©lo Vert Festival Ă  Villard de Lans dĂ©but juin et du Festival Outdoor de la vallĂ©e verte Ă  Chambon-sur-Lac, en Auvergne, fin juin. J’ai, depuis longtemps, trĂšs envie de mettre des dossards en vĂ©lo et j’ai eu un vrai coup de cƓur pour le Gravel. Ce dernier va beaucoup se dĂ©velopper en France dans les prochaines annĂ©es !

Ton rĂȘve fou ?

Je souhaite m’orienter sur de la montagne pure. Le « toit du monde » me fait envie. Je souhaite surtout dĂ©couvrir de nouvelles sensations et me sentir libre. Relier d’est en ouest les États-Unis avec mon Gravel serait aussi un beau projet… 

Un dernier message que tu aimerais adresser aux lecteurs du blog ?

Inspirez-vous des reportages du blog et allez prendre de la hauteur !

🏃‍♀ Pour en savoir plus sur Yoann :

www.anotherlife.fr

www.instagram.com/yoannstuck

« Black Ice », des grimpeurs comme les cascades de glace n’en ont jamais vus

« Black Ice », des grimpeurs comme les cascades de glace n’en ont jamais vus

Une bande de grimpeurs, qui se voient rĂ©guliĂšrement Ă  la salle, partent ensemble sur un trip cascade de glace. Rien d’extraordinaire ? Sauf quand cette salle, c’est Memphis Rox, un lieu communautaire dans une banlieue difficile de Memphis, que ces grimpeurs, ce sont pour la plupart des Afro-amĂ©ricains issus de milieux dĂ©favorisĂ©s avec des vies plus ou moins compliquĂ©es, et qu’aucun d’eux n’a jamais vu une cascade de glace


Black Ice, c’est un trip dans la neige et le froid oĂč chaque instant dĂ©borde d’une incroyable chaleur humaine. AprĂšs le film, on a qu’une envie : revoir cette fine Ă©quipe tellement attachante et savoir ce qu’elle devient
  Sara, directrice de la salle nous donne des nouvelles de chacun !

Black Ice - Memphis Rox

Comment va toute l’équipe qui s’est rendue au Montana ?

L’équipe de Rox va trĂšs bien ! J’ai du mal Ă  croire qu’il s’est dĂ©jĂ  Ă©coulĂ© plus d’un an depuis notre aventure en cascade de glace. Et du mal Ă  croire aussi que le monde s’est mis Ă  l’arrĂȘt juste aprĂšs notre retour de Bozeman.

Nos spectateurs ont Ă©tĂ© trĂšs touchĂ©s par l’histoire de S’lacio et voudraient avoir de ses nouvelles.

S’lacio continue Ă  s’épanouir en tant que jeune adulte et passe le plus clair de son temps Ă  Memphis Rox, pour grimper ou travailler. C’est le genre de jeune Ă  rendre service chaque fois que l’occasion se prĂ©sente. Si l’on a besoin d’aide pour transporter des cartons ou pour aider Ă  l’organisation d’évĂ©nements solidaires, on peut toujours compter sur lui. Il a une belle Ăąme et nous sommes heureux de l’avoir dans notre communautĂ©.

Black Ice - Memphis Rox

Et le reste de l’équipe ?

Aerial a Ă©tĂ© promue chef d’équipe, elle est impatiente de relancer notre activitĂ© Yoga.

Elisha fait un Master en sciences libraires Ă  l’universitĂ© du Tennessee Knoxville.

Chris a eu un petit garçon, qui est venu agrandir la famille en dĂ©cembre, tout le monde va bien. Il a achetĂ© une maison en fĂ©vrier, il est trĂšs heureux d’ĂȘtre papa et propriĂ©taire. Il continue de promouvoir la mission de Memphis Rox dans son rĂŽle de directeur de l’action sociale.

Malik poursuit sa quĂȘte artistique et cinĂ©matographique tout en travaillant chez Memphis Rox. Ses Ɠuvres sont exposĂ©es en ce moment au musĂ©e d’art local, le Brooks Museum.

Ken travaille Ă  temps plein pour la sociĂ©tĂ© Nike et consacre ses week-ends Ă  Memphis Rox en tant que chef d’équipe.

Tye est toujours ouvreur et essaye de passer des certifications plus élevées. Il voyage avec The North Face pour des shooting photos.

Josh continue d’ouvrir Ă  la salle des voies de niveau mondial et crĂ©e des meubles uniques dans notre atelier communautaire.

Quel impact le film a eu sur leurs vies ?

GrĂące Ă  Black Ice, les grimpeurs reçoivent beaucoup de tĂ©moignages de sympathie et d’encouragements via les rĂ©seaux sociaux. Ils sont trĂšs reconnaissants pour les messages reçus du monde entier. GrĂące Ă  leurs rĂŽles, Chris, Malik et S’lacio sont passĂ©s dans des Ă©missions de tĂ©lĂ©, telles que CBS This Morning, ESPN et d’autres


Est-ce qu’ils ont la possibilitĂ© de grimper souvent en extĂ©rieur ? Est-ce que certains auraient envie de repartir sur un trip cascade de glace ?

Oui et oui ! Nos ouvreurs Josh et Tye grimpent en extĂ©rieur, chaque fois qu’ils peuvent. La topographie de Memphis ne s’y prĂȘte pas, mais ils trouvent des spots Ă  deux ou trois heures d’ici. Pour ce qui est de refaire de la cascade de glace, carrĂ©ment ! Il faut juste qu’ils « s’échauffent » Ă  l’idĂ©e encore un peu. Proposez-leur en plein mois d’aoĂ»t, au plus fort de la chaleur et, Ă  mon avis, ils seront partants !

Malik & Conrad Anker - Black Ice

Est-ce qu’il y a des choses que l’on ne voit pas dans le film qu’ils voudraient partager ?

Ce dont ils parlent le plus Ă©voque l’amitiĂ© et les liens créés autour des expĂ©riences partagĂ©es comme l’escalade de glace, dormir dans le froid, ou simplement les bons moments passĂ©s ensemble. Chris raconte que Ken, Brent et lui ont eu un soir une conversation autour du feu de camp, jusqu’à 2 heures du matin, par -15°.

Avez-vous un message pour le public français ?

On adorerait accueillir des gens de France Ă  Memphis Rox ! Si vos lecteurs ou spectateurs passent chez nous, qu’ils se prĂ©sentent, on se fera un plaisir de leur montrer Memphis Rox !

Verra-t-on un « Black Ice 2 » ?

Il ne faut jamais dire jamais !

Black Ice - Memphis Rox

🧗‍♂ Pour en savoir plus sur la salle « Memphis Rox » :

https://www.memphisrox.org

📾 Pour voir le travail de Malik :

https://www.malikthamartian.com