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Allez, viens, je t’emmène… au Népal !

Allez, viens, je t’emmène… au Népal !

Manon et Olivier Fichou (Himaly Productions) forment un couple d’alpinistes passionnés, qui va, avant tout, en montagne pour se faire plaisir. Chez eux, pas de surenchère côté risque ni de performance démesurée, l’heure est à la découverte et à l’échange. Embarquement immédiat pour le Népal, avec leur film Viens, je t’emmène. En ligne de mire, l’ascension en style alpin du Baruntse (7 129 m) et du Mera Peak (6 476 m).

La montagne, une invitation à vivre le moment présent

Olivier et Manon se sont rencontrés il y a 10 ans, alors qu’ils faisaient de l’escalade ensemble au gymnase de leur lycée. Depuis, ils ne se sont plus quittés. Aujourd’hui, Manon est infirmière et Olivier est ingénieur. La montagne pour ces deux alpinistes amateurs ? Un réel mode de vie. « Nous n’allons pas en montagne pour simplement profiter du grand air et des paysages. Nous y allons parce que nous y sommes bien. Nous éliminons le superflu et nous nous retrouvons seuls. Nous ne comptons plus que sur nous-mêmes. C’est un espace de grande simplicité, un environnement dans lequel nous nous consacrons pleinement au moment présent, dans lequel nos décisions ont un impact direct sur le cours des choses ».

Olivier Fichou a commencé à faire des films lors de sa première expédition avec Manon en Norvège. Le couple gagne alors des bourses d’expéditions et souhaite ramener des images. L’association Himaly Productions naît ainsi en 2016. Pour faire le lien entre les projets montagne et l’image (photographie/vidéo). Ensemble, le couple découvre la Norvège, l’Islande ou la Géorgie. Part grimper en Corse, en Espagne. Et s’en va donc plus récemment découvrir le Népal, endroit rêvé pour qui souhaite prendre de la hauteur et toucher les sommets.

 

Olivier Fichou / Himaly Productions - Osprey

Le Népal, une première hors du temps

Manon le dit volontiers : « Le Népal, c’est un voyage inoubliable, aussi magnifique que difficile. Un mois hors du temps, à vivre au jour le jour. Chaque pas que nous avons fait en Himalaya, à ne pouvoir compter que sur nous-mêmes, était un pas de plus pour relever ensemble les défis futurs de notre vie ». Même s’il lui a fallu plusieurs mois de récupération après ce périple, Manon glisse dans un sourire qu’en se couchant par -20°C à 6200 m dans son duvet, elle rêvait d’un canapé et d’un bon repas chaud… Maintenant, sur son canapé, elle ne rêve que d’une chose : être là-bas !

Olivier, lui, est heureux. Mais il se rend aussi compte de la difficulté de cette expédition. Aujourd’hui, avec du recul, même s’il est « très fier d’avoir réalisé ce rêve en couple », il ne se permettrait peut-être pas de retourner dans cette aventure avec un tel niveau d’engagement, avec Manon.

Vers le Baruntse - Olivier Fichou / Himaly Productions

Sans porteur ni sherpa

C’est que plus de 20 jours de trekking et d’alpinisme, dont la plupart en totale autonomie, ça se prépare ! Malgré tous leurs efforts, Olivier et Manon ont dû porter des sacs de plus de 25 kg au-dessus 5 500 m… Afin, en somme, de passer de la moiteur de la jungle à l’ascension d’un 7 000 m en style alpin, seuls, sans porteur ni sherpa. Corde, bottes d’altitude, duvets grand froid, grosses doudounes, pieux à neige, crampons, piolet, baudrier, mousquetons, poulies, … croisent le fer avec le matériel électronique photo/vidéo, les panneaux solaires et le téléphone satellite. Sans oublier tout le matos de bivouac et beaucoup de nourriture (« jamais assez ! » entonne Olivier) : « des barres le midi, des lyophilisés le soir, et… un saucisson par semaine pour le petit plaisir ! » Une expédition rendue possible grâce au soutien de leurs sponsors Lowa et Osprey.

L’aventure est éprouvante, mais la récompense est là : les paysages au cœur des sommets himalayens sont grandioses. Entre ice-flûtes et passages de cols saisissants, l’immensité est à portée de piolet. Manon garde un souvenir ému « du passage du col Amphu Lapsa (5 800 m), pour la beauté des lieux mais aussi pour ce que ce col représente : le passage vers la vallée du Khumbu, la dernière difficulté avant d’enlever définitivement les crampons. La fin d’une aventure dans l’aventure ».

Pour Olivier, l’endroit qui l’a le plus marqué et impressionné, « c’est le camp de base du Baruntse à 5 400 m. Nous y étions seuls. Une tente unique posée dans un camp de base désert, devant les presque 2 000 m de paroi de notre objectif. À ce moment-là, nous sommes loin de tout. Si nous voulons croiser quelqu’un, nous avons le choix : soit franchir un col à 5 800 m et rejoindre la vallée du Khumbu en 3 jours, soit retourner sur nos pas et franchir un col à 5 500 m pour retrouver la jungle après 4 jours ».

Buter sinon rien ?

Mais en montagne, la réussite n’est pas toujours au rendez-vous. Prendre un but, oui ! Se prendre trop au sérieux, non ! Tel pourrait être le leitmotiv d’Olivier et Manon, qui vont en montagne pour se faire plaisir avant toute chose. « J’ai l’impression que la montagne devient de plus en plus un terrain de compétition, je trouve ça dommage. Les films de montagne mettent en avant cet environnement comme celui de tous les dangers, réservé à des athlètes surentraînés et un peu timbrés, toujours en quête de faire plus, ou mieux que l’autre, de faire l’ascension la plus difficile, la plus dangereuse, la plus risquée », lance Olivier. « Se confronter à des risques et savoir les gérer fait partie de la satisfaction que peut apporter la haute montagne. Mais de plus en plus de films présentent ce facteur risque comme une ligne directrice. Prendre des risques semble être le but de la pratique. Pas pour moi. Le risque peut rentrer dans l’équation de notre satisfaction mais il doit rester un moyen. Un moyen d’apprécier sa capacité à le minimiser et à le maîtriser », renchérit-il.  Bien dit.

Le matériel sur l’expé

Chaussures Olivier : Expedition 6000 Evo RD

Chaussures Manon : Alpine SL GTX

Sacs Osprey : Mutant 38 et Ariel 65

 

🎥 Pour suivre les réalisations d’Himaly Productions :

www.himalyproductions.com

🎬 Deux autres films signés Himaly Productions :

Caucase – Géorgie (2021) : youtu.be/850hBX2sJzo

Polar Lines – Svalbard (2018) : youtu.be/eWYzpVad4rA

Nims Dai : le nouveau phénomène de l’alpinisme

Nims Dai : le nouveau phénomène de l’alpinisme

Depuis son ascension-événement du K2 cet hiver, sans oxygène, le nom de l’alpiniste népalais Nirmal Purja, alias Nims Dai, fait la une des médias du monde entier. Rencontre avec le nouveau phénomène de l’himalayisme !

Nims, l’homme de tous les records

Une trentaine d’années et déjà plusieurs vies. Le CV de l’alpiniste népalais Nirmal Purja, plus connu sous le nom de Nims Dai (« Dai » est une appellation familière au Népal, traduisible par « garçon » ou « gars »), est bien trop long pour être ici décrit. L’homme est un phénomène. Sur les sentiers de l’Himalaya comme sur les réseaux sociaux, qu’il occupe généreusement. Cet ancien soldat des forces spéciales britanniques, répondant au doux diminutif de Nims pour les initiés, semble se nourrir de toutes les expériences. Un physique hyper affûté, une équipe ultra rôdée et une force mentale inébranlable pour faire la différence. Et une soif de vivre, sans limites. Emportant avec lui toute une nation, le Népal, pas peu fière de son enfant prodige. Avec Nims, rien ne semble impossible…

@nimsdai

14x8000m en 6 mois et 6 jours

Nous sommes en octobre 2019 quand l’alpiniste népalais réussit son pari fou, jugé irréalisable par beaucoup, le « Possible Project » : gravir les quatorze plus hauts sommets de la planète en moins de sept mois, alors que le précédent record (détenu par le Coréen Kim Chang-Ho) était donné en sept… ans, 10 mois et 6 jours ! Déjà adulé au Népal et en Asie, l’ancien des forces spéciales britanniques éclot alors aux yeux du monde : ce nouveau record planétaire au compteur, Nims entre dans l’histoire de l’alpinisme et attire définitivement la lumière. L’aura de ce nouveau sprinteur des cimes grandit, expé après expé. Mais son utilisation de l’hélico pour se rendre sur les camps de base et l’usage de l’oxygène sur les expés nourrissent encore les débats au cœur du sérail montagnard. Quand bien même, Nims embrasse un nouveau rêve : être le premier alpiniste à réaliser l’hivernale du K2… sans oxygène, cette fois…  Du jamais vu.

@nimsdai

Objectif K2 réussi !

Là encore, Nims, qui n’entre « en compétition avec personne d’autre qu’avec lui-même », déjoue tous les pronostics. Le 16 janvier dernier, la nouvelle tombe. Et les bras de nombreux himalayistes par-delà la planète, avec : entouré d’une dizaine de Népalais, Nims vient de réussir la première ascension hivernale du K2 (8611m), le deuxième plus haut sommet du monde. Cerise sur le sac à dos, lui (et lui seul) l’a gravi sans oxygène. L’Hivernale du K2 sans ox ?! Craaaazy. Bien sûr, comme l’a fait judicieusement remarquer l’ultra-traileur Kilian Jornet, Nims a profité du travail de ses compagnons de cordée qui ont installé les cordes fixes sous oxygène. Mais le moment est historique : Nims vient ici de signer un nouveau coup de maître. Même la « montagne sauvage » n’aura pas résisté au sourire solaire de l’ancien Gurkha. Et si ce n’était que le début…

🗻 Pour en savoir plus :

https://www.nimsdai.com/

🔎 Article autour du « Possible Project » (14x8000m) :

Article paru sur Montagnes Mag