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En 2011, l’aventurière britannique Sarah Outen s’élance pour un tour du monde qui ne s’achèvera pas avant 2015. Partie de Londres, elle traverse océans et continents à la seule force des bras et des jambes, en vélo, en kayak et en bateau à rames, totalisant plus de 32 000km.Un long périple en solitaire semé de difficultés et d’épreuves, dont une violente tempête en plein océan Pacifique qui poussera Sarah au-delà de ses limites physiques et psychologiques.

Sarah Outen

Sarah a démarré sa carrière d’aventurière quand elle avait tout juste 20 ans, à la suite du décès soudain de son père. Elle s’engagea alors dans le projet de traverser l’océan Indien à la rame et en solitaire, à sa mémoire, tout en levant des fonds pour des organismes caritatifs. En 2009, à 24ans, après 124 jours à ramer seule de l’Australie à l’île Maurice, Sarah devenait la première femme et la plus jeune personne à avoir traversé l’océan Indien à la rame en solitaire. Cet exploit lui valut les honneurs de son pays à travers un MBE (Member of the Order of the British Empire).

Tout en ramant au beau milieu de l’océan germa un nouveau rêve : celui de découvrir des paysages, de rencontrer des gens, et de parcourir les autres océans… Le projet « De Londres à Londres à travers le monde » était né, avec l’objectif d’une nouvelle levée de fonds pour plusieurs associations, de donner envie à chacun de vivre ses aventures, et au final, de revenir à la maison saine et sauve… 

Image Home Sarah outen

En novembre 2015, à l’âge de30 ans, Sarah achevait ainsi sa plus grande expédition, et la dernière en date : une itinérance autour de l’hémisphère nord à travers l’Europe et l’Asie, l’océan Pacifique, l’Amérique du Nord et l’Atlantique, en pédalant, en ramant et en pagayant pendant 32 000 km. Une odyssée de quatre années et demi pour parcourir cultures, climats et paysages, face à elle-même et à ses démons intérieurs, aux éléments naturels impitoyables et au temps qui passe. D’innombrables imprévus, parfois de taille, ont donné à ce périple toute sa richesse, et le voyage géographique s’est doublé d’un voyage intérieur, remuant zones d’ombre et blessures passées, duquel Sarah est revenue grandie.

Désormais mariée à sa compagne Lucy, Sarah travaille sur d’autres projets de voyages dans un genre différent. L’aventurière est très investie dans le monde associatif, et parraine plusieurs associations. Sarah est également auteur de deux livres (« A Dip in the Ocean »et « Dare to Do »), et conférencière. Son credo : encourager les gens à sortir davantage et inciter les jeunes à oser se lancer à l’aventure.

Jen Randal

Jen réalise des documentaires qui parlent de terroirs et d’identité, et a vu son travail plusieurs fois récompensé. Elle a travaillé pour, entre autres, la BBC, Channel 4 et SenderFilms, et ses films ont été primés dans des festivals internationaux de films de montagne tels que ceux de Banff,Vancouver, 5Point et Kendal.

Sarah – Combien d’heures de prises de vues avais-tu ? Est-ce que la contrainte permanente de faire des images a été un problème ?

Je ne saurais même pas vous dire combien il y avait d’heures de rushes. Jen s’est retrouvée avec une sacrée mission ! Parfois ça a été dur, oui. À certains moments, je me forçais vraiment à filmer parce que je n’en avais aucune envie, ou parce que c’était frustrant d’avoir en permanence la présence de la caméra, à d’autres moments c’était des remarques extérieures qui me perturbaient. En mer, c’était parfois trop dangereux, ou parfois j’avais trop peur pour arriver à filmer. Parfois c’était un ennui technique qui empêchait de tourner, comme la casse ou la perte d’une pièce du matériel, ou le délai de chargement des batteries, ou la nécessité de les garder au chaud quand il faisait trop froid… Mais malgré tout j’étais convaincue que quelque part dans toutes ces images il y aurait un film à partager, et la plupart du temps, la caméra constituait une présence amie très importante.

Jen –Tu peux nous parler du dérushage ? Ça a dû représenter un travail monstre !

Quand je me suis attelée à ce projet, je n’avais pas vraiment mesuré la montagne à laquelle je m’attaquais. J’avais planifié un mois pour passer les images en revue, mais au final il m’en a fallu quatre ! Au bout d’un moment on a recruté un assistant monteur pour m’aider et surtout pour que je puisse commencer le montage, parce que sinon j’y serais encore ! Donc oui c’était un énorme travail de parcourir les rushes, et de rassembler les pièces du puzzle, mais ce qui m’a beaucoup plu dans ce projet c’était l’authenticité et le naturel des images, qui faisaient qu’ici ou là je tombais sur une séquence magique qui me redonnait de l’élan pour le film. J’ai été impressionnée par l’assiduité avec laquelle Sarah a filmé tout au long de son voyage, car cela demande beaucoup d’énergie et de concentration.

Sarah – Si les spectateurs devaient retenir de ton film un message principal, lequel serait-ce ?

Je veux qu’ils se disent qu’on a le droit d’être mal de temps en temps, et que ce n’est pas un problème, et qu’il y a moyen d’aller mieux. Qu’être fragile et oser demander de l’aide, c’est bien. Plus on fait preuve d’ouverture d’esprit en matière de bien-être mental, et c’est valable aussi dans le monde de l’aventure où on peut être tenté d’en faire trop face à la pression ou aux stéréotypes, et plus on évitera les maux et les suicides en aidant les gens à se sentir mieux. Je veux que les gens osent faire face à leurs peurs, en se disant que cela va leur apporter quelque chose, qu’il s’agisse de se lancer dans un défi ou un nouveau projet, ou de persévérer dans une entreprise difficile, ou même d’être assez courageux pour renoncer et arrêter. Faites preuve de courage, de gentillesse, de curiosité.

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