« Swissway to Heaven », l’odyssée suisse

« Swissway to Heaven », l’odyssée suisse

Durant deux années, Cédric Lachat et ses compagnons de cordée (Nina Caprez, Mélissa Le Nevé, Tobias Suter, Fabien Dugit) relèvent le défi de gravir et filmer les itinéraires les plus difficiles de cinq parois mythiques en Suisse. En résulte Swissway to Heaven, un film de grimpe immersif, au ton décalé, qui met en relief l’histoire de l’escalade helvétique. En route vers ce « petit paradis » voisin, encore trop souvent méconnu !

Cédric Lachat est de ces sportifs de haut-niveau à qui l’on taperait volontiers la bise. Ou une belle claque dans l’épaule. Les yeux rieurs et un franc humour vissé au corps (de ceux capables de décorner les plus robustes de nos précieuses laitières), ce « petit Suisse du Jura » a 36 ans et grimpe depuis l’âge de 11 ans. À 12 ans, il débute les compétitions, à 13 ans, les circuits internationaux. C’est dire le potentiel du jeune homme. À 18 ans, Cédric devient grimpeur pro et multiplie les podiums en Coupes du Monde et autres championnats. Une dizaine d’années plus tard, il met un terme à la compétition pour se consacrer exclusivement à la falaise et aux grandes voies. « C’est à ce moment-là que j’ai commencé à réaliser des films pour partager ma passion avec le public », renchérit-il. 

Cédric Lachat et Tobias Suter sur l'ascension de "Odyssee" à l'Eiger - Juillet 2019 © Guillaume Broust

La naissance du projet

Cédric cherche une nouvelle vidéo à réaliser. « Quelque chose de différent » de ce qu’il a déjà réalisé comme films d’escalade et de grandes voies. Le grimpeur ne veut pas se répéter. L’idée qu’il a en tête : montrer les plus beaux massifs suisses en grimpant les grandes voies les plus difficiles « tout en ajoutant un truc en plus, un côté historique pour donner de la vie au film, faire la relation entre « l’avant » et le « maintenant » ». Donner une dimension humaine à l’aventure sportive.  Il écrit le dossier et lance le projet de réaliser les cinq grandes voies les plus difficiles de Suisse en un an… ou presque.

Les piliers du projet :

  • Partir de l’histoire de la montagne et de l’alpinisme pour comprendre l’essence de l’escalade libre.
  • Faire le récit en images de cette évolution passionnante pour expliquer à quel point la difficulté de ces lignes dépasse l’imaginaire des premiers ouvreurs
  • Réaliser une prouesse physique et sportive en réalisant toutes ces voies dans la même année
  • Montrer que la Suisse est un paradis pour les grimpeurs débutants et les plus expérimentés. Peu de gens savent que les grandes parois suisses regorgent de voies accessibles à tous.

 

Lauterbrunnen "The Fly" Cedric Lachat and Tobias Suter © Guillaume Broust

Topo des grandes voies & des massifs choisis

  • Eiger : « Odyssée », 8a+, 1400 m (avec Tobias Suter)
  • Lauterbrunnen : « The Fly », 8c, 550 m (avec Tobias Suter)
  • Gastlosen : « Yeah Man », 8b+, 330 m (avec Mélissa Le Nevé)
  • Wenden : « Zahir », 8b+, 300 m (avec Fabien Dugit)
  • Rätikon : « Wögu », 8c, 350 m (avec Nina Caprez)

Filmer et enchaîner, un vrai casse-tête

Faire découvrir ces parois et ces grandes voies mythiques tout en rendant accessible au plus grand nombre l’histoire et l’évolution de la grimpe helvète (à travers des images d’archives sur l’évolution du matériel ou des interviews avec des précurseurs tels que les ouvreurs Roger Schäli, Beat Kammerlander, Stephan Siegrist ou Claude Rémy), voilà le projet ambitieux de Cédric Lachat. Soit, comprenez entre les lignes, qu’il lui a fallu enchaîner les voies dans un timing serré avec tous les impératifs que demandaient la prise d’images et le tournage en paroi. Deux années de pur bonheur, mais de stress aussi.

« Réaliser un tournage en paroi, c’est déjà compliqué. Alors en réaliser 5 pour un même film, c’est un vrai casse-tête »

« J’étais constamment sous pression durant 2 ans. Réaliser un tournage en paroi, c’est déjà compliqué. Alors en réaliser 5 pour un même film, c’est un vrai casse-tête avec une pression financière énorme ! La météo ne fonctionne jamais comme on veut, il faut toujours s’adapter, changer les plans. S’adapter aussi au planning et aux impératifs de chacun. Mais le travail d’organisation et de coordination en équipe, cela fait partie de mon travail. Cela demande beaucoup d’expérience, c’est du stress permanent. Le projet ne tient souvent à rien… Mais il ne faut jamais rien lâcher et toujours se battre pour que ça fonctionne ! ».

En parallèle de séquences de grimpe extrêmes dans le 8ème degré donc, des ouvreurs emblématiques présentent l’histoire de l’équipement et l’évolution de la pratique, depuis l’alpinisme classique jusqu’à l’escalade moderne.

WoGü - Cedric Lachat and Nina Caprez © Guillaume Broust

La Suisse, paradis pour les grandes voies

La Suisse est un petit paradis pour les grimpeurs : elle regorge de parois exceptionnelles. Pourquoi parcourir le monde alors que son pays natal regorge de lignes magnifiques ? En tant qu’helvète, Cédric a voulu faire connaître au grand public ces lieux et l’aventure humaine qu’ils représentent à travers un film, en faisant appel aux meilleurs grimpeurs européens pour l’accompagner dans ce projet.

Transmettre l’amour de la grimpe comme la beauté de son pays chéri, voilà bien ce qui a dicté le propos de Cédric Lachat tout au long du projet. Alors, la Suisse, ça joue ou bien ? Le petit pays au drapeau rouge et blanc et à l’accent chantant, est souvent méconnu des Français, pourtant il a effectivement tout d’un petit « paradis » pour les grandes voies. Ce film en est un précieux exemple. « La Suisse est un pays assez cher et souvent les Français n’y pensent pas pour cette raison. Ensuite, la mode est de partir dans le sud ou plus loin pour grimper. Mais j’espère que le film va montrer que ce pays fait partie des plus beaux endroits au monde pour l’escalade de grandes voies ».

Un défi physique colossal

Si Swissway to Heaven était un vrai défi logistique et technique, le projet a aussi été une prouesse physique colossale qui a entamé les corps. Cédric l’avoue : « Je grimpe dans le haut niveau depuis gamin, je commence à en ressentir les traces. Le projet était fatiguant, je n’avais pas le droit de me reposer quand les douleurs étaient présentes. Il fallait finir le tournage. Mais cela fait partie de la vie de sportif professionnel. Notre corps est notre instrument de travail et quelquefois, il faut le pousser à ses limites…».

Mais le film n’en aucun cas entamé la confiance des uns envers les autres. Au contraire, avec des organismes mis à rude épreuve, le projet a resserré les liens : « À notre niveau et dans ce type de voie, on fait beaucoup de grosses chutes. Mais la chute va avec le niveau. On sait tomber et surtout assurer sans risquer de se faire mal ». Cédric renchérit : « Je n’aimais juste pas quand j’assurais Nina [Caprez] qu’elle prenne des vols gigantesques car à chaque fois je finissais la tête dans le relais… et il faut quand-même être très précis ».

« Quand on assure, on a la confiance de l’autre à 100 %, alors on n’a pas droit à l’erreur sur la précision d’assurage »

Swissway to Heaven - Wenden © Marc Daviet

Une plongée au cœur de la cordée

Swissway to Heaven est donc un film à la fois très personnel et très immersif : on a comme l’impression d’être au sein de la cordée, « au plus près » de la grimpe et des compagnons de Cédric : Nina Caprez, Mélissa Le Nevé, Tobias Suter ou encore Fabien Dugit.

Bim, bam, boum, nous voilà avec les mains moites et le cœur qui sprinte devant ces ascensions engagées sur des parois légendaires.

Les images ont été capturées avec brio par des grands noms de la grimpe et de l’outdoor : Mathis Dumas au cadrage, Marc Daviet à la photographie et Guillaume Broust à la réalisation. « Avec Guillaume, on se connaissait déjà pas mal, nous sommes des amis. Cela lui a permis de rentrer dans nos vies pour filmer chaque émotion. Il y a vraiment un esprit de confiance entre lui et nous. Des tournages en paroi, ça soude les personnes et l’équipe. On vit des moments forts, beaux, joyeux, compliqués, etcEnsuite pour le montage, Guillaume échangeait constamment avec nous, afin de trouver les bonnes idées et les bonnes directions pour le film ».

Grimper sans prise de tête

L’échange et la transmission, toujours, comme véritables moteurs. Mais aussi, l’humour et l’auto-dérision, comme meilleures armes : « Dans mes films, je veux que ce soit ma vraie personne ! Je suis un peu un clown de temps en temps. Mais c’est plus rigolo ! Il faut un peu d’humour dans la vie, surtout lorsque l’on passe son temps dans la difficulté. En tout cas, j’aime faire des films avec un mélange d’humour, de sérieux et de haut niveau. L’escalade m’ennuie, s’il n’y a que cela… donc j’essaie de trouver le juste milieu ».

L’après-film

Cet ultime challenge technique, logistique et sportif, relevé avec brio, Cédric Lachat est déjà sur un autre projet. Mais en spéléo cette fois, son autre credo : « Je suis en train de réaliser un nouveau film pour 2022 ou 2023. C’est un projet qui prend du temps. On réalise les images à 900 mètres sous terre ! Donc c’est toute une mission de descendre au fond… » Et pour l’escalade ? « On verra cet hiver les projets que je vais mettre en place. En attendant, il faut déjà que je m’occupe d‘organiser les projections de Swissway to Heaven… ». Un tantinet hyperactif, le mister Cédric ? Si peu. Quoi, vous ne l’avez pas vu ranger sa vaisselle dans son van ?!

Fly Spiti - John Stapels

🧗‍♂ Pour en savoir plus :

Page Facebook de Cédric

Site de Guillaume Broust

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Yoann Stuck, le phénomène trail

Yoann Stuck, le phénomène trail

Août 2010. Le presque trentenaire Yoann Stuck, plus fêtard que sportif, fume clope sur clope, enchaîne les soirées et pèse 95 kg. Sur un coup de tête, il décide d’arrêter de fumer. Se dit que s’il ne trouve pas de quoi compenser, il va vite dépasser le quintal. C’est le déclic. Il enfile un short et part courir. 20 minutes… de pur cauchemar ! Aujourd’hui, dix ans plus tard, Yoann est devenu… traileur professionnel ! Rencontre autour d’un parcours atypique.

Fast-portrait

  • Yoann Stuck
  • 38 ans, en couple
  • Vit à côté de Lyon
  • Est originaire d’un petit village du Vaucluse, Châteauneuf-de-Gadagne (84)
  • Papa d’une petite fille de 6 ans

 

Yoann Stuck sur la 6000D

Ton parcours est pour le moins atypique. Peux-tu nous dire comment tu t’es mis à la course à pied ?

J’ai décidé d’arrêté de fumer en août 2010, sur un coup de tête. À l’époque, je sors beaucoup en semaine, bois des pintes de whisky Coca et je fume plus d’un paquet de clopes par jour… Bref, j’ai une hygiène de vie déplorable, je totalise 95 kg. Je me dis alors que si je ne trouve pas quelque chose pour « compenser », je vais vite dépasser le quintal. Alors j’ai chaussé ma paire de speakers, un tee-shirt en coton et un short de foot, et puis je suis parti courir. 20 minutes. Un cauchemar. Mais j’y suis retourné, j’ai allongé la distance… Finalement, j’y ai pris du plaisir, rencontré des coureurs, … De fil en aiguille, je me suis inscrit à une première course, puis à un premier club d’athlétisme, pour finalement arriver là où j’en suis aujourd’hui.

Comment ton entourage a-t-il vécu ta transformation ?

Ça dépend qui 🙂 ! Ma compagne a vécu un peu la même « transformation » avec moi, donc on était sur la même longueur d’onde. Ma maman, plutôt bien, même si elle ne se rendait pas vraiment compte de l’importance de ce changement… Et puis pour les copains, tout le monde n’a pas vraiment compris au départ un tel revirement… Mais aujourd’hui, je suis super content d’aller courir avec les mêmes potes avec qui je me mettais des mines le week-end !

Comment as-tu pris le virage trail / outdoor ?

Au départ… en me perdant ! En fait, je venais d’emménager sur Lyon et comme je ne connaissais ni grand monde ni trop le coin, courir était aussi le moyen de visiter les alentours. Et le gros virage, ça a été mon premier trail en montagne, le Marathon du Mont-Blanc ! Je prends un plaisir immense à courir au milieu de toutes ces élites que je suis sur les réseaux. J’aime aussi l’ambiance vraiment sympa aux abords des sentiers et je passe la ligne d’arrivée avec ma compagne et des amis. Un moment intense ! L’un de mes meilleurs souvenirs. J’ai grandi à la campagne. Je jouais toujours dehors, avec la garrigue en terrain de jeu, donc j’ai toujours aimé être dehors.

Tu portes toujours une attention toute particulière à ton mode de vie / ta nutrition ? (sans pour autant sacrifier à la petite bière d’arrivée… 😉)

J’évolue toujours en ce sens. Je me rends compte – et je partais de très loin ! -, de l’importance de l’alimentation dans ma vie de sportif, mais pas que. Pour ma santé générale, aussi. Je me rends aussi compte de l’impact de notre consommation sur l’environnement donc oui, j’ai une hygiène alimentaire au quotidien qui est aujourd’hui plutôt très bonne, je pense. J’ai essayé le cétogène cet hiver, là, on teste un mois végétarien. Sinon, je suis plutôt un mode alimentaire low carb (soit, pauvre en glucides) qui me convient très bien… mais j’ai beaucoup de mal à refuser la bière et les petits plaisirs. C’est important aussi, je crois.

Yoann Stuck

Tu es très présent sur les réseaux sociaux, notamment à travers des web-séries. Peux-tu nous en dire plus ? Pour ta série Adaptation sur YouTube, l’épisode 3 est pour bientôt ?

L’épisode 3 de ma série Adaptation, on vient de le tourner le week-end dernier ! Avec le contexte sanitaire actuel et l’absence de courses, j’ai eu cette idée de proposer des petits défis, des challenges qui me tenaient à cœur. J’en fais partager certains avec le petit groupe d’entraînement que je suis, avec les copains… et puis d’autres, je les ferai seul, en totalité ou en partie.

On a donc fait un premier épisode sur un off de la SaintéLyon (course qui a dû être annulée cette année), pour mettre en avant les organisateurs de course.

Le suivant, c’était pour mettre en avant ma station de cœur, La Plagne, et les répercussions du COVID-19 sur les stations cet hiver.

Le week-end dernier, l’histoire était plus personnelle puisque je voulais mettre en avant l’endroit où j’ai grandi : Châteauneuf-de-Gadagne et le Vaucluse plus généralement, ainsi que ma ville d’adoption : Lyon. Car je suis devenu la personne que je suis aujourd’hui en partant vivre à Lyon. Mais je ne serai pas non plus la personne que je suis, sans avoir grandi dans mon village.

On est donc partis samedi matin dernier de Lyon jusqu’à Avignon en vélo, pour donner un côté responsable et écologique à l’aventure et arriver dans l’après-midi. Ensuite, j’ai enchaîné le Wings for Life (course caritative organisée par Red Bull pour la recherche sur la moelle épinière) sur une App en partant d’Avignon avec pour objectif d’aller jusqu’au sommet du Ventoux, et donc par la même occasion de faire un FKT : 62,34 km, 2136 m D+ en un peu plus de 5h. Et il semblerait que pour le Wings for Life, j’ai fait premier français avec 52,8 km.

Mais j’ai encore en tête pas mal d’idées d’épisodes, peut-être plus en montagne cet été.

Et tes capsules vidéo Hiit & Eat sur Instagram ?

Pareil, le COVID-19 et le premier confinement m’ont donné l’idée de départ de faire du home trainer en interviewant en live sur Instagram des acteurs touchés par ce contexte sanitaire peu évident… Mes partenaires ont joué le jeu, mais pas que ! Des restos, des stations de ski, des athlètes… L’idée était de tirer du positif d’une situation négative. Ensuite, j’ai proposé des renfos accessibles à tous pour rester actifs, même chez soi. Et puis m’est venue, dans la foulée, l’idée de préparer un petit truc en parallèle – car je ne suis pas un grand cuisinier – s’est imposée : on dit bien « Après l’effort, le réconfort », non ?!

Yoann Stuck - iamwoodstuck

Ta journée-type ?

Je m’entraîne quasi 7j/7, parfois en biquotidien. Après, tout dépend des périodes de charges et des échéances à venir. 

Lever 7 h : Petit-déjeuner en famille. Je bosse toute la matinée après avoir amené ma fille à l’école. Je pars souvent faire ma première séance en fin de matinée et l’on déjeune aussi en famille. Je travaille l’après-midi jusque 16 h, puis seconde séance. Je re-travaille encore jusqu’au dîner. J’ai la chance de pouvoir m’organiser comme je veux car je travaille de la maison, mais, la contrepartie c’est qu’il n’y a jamais vraiment de coupure, pas de week-end ou de réelles vacances… Mon ordinateur et mon téléphone ne me quittent pas souvent… mais quand on aime son job, on ne travaille pas vraiment, si ?!

La course à pied, c’est pour toi un précieux outil de partage, non ?

Au départ, c’était surtout ma bulle, ma méditation, là où je trouvais mes meilleures idées. Et j’ai vu que les gens, autour de moi, se retrouvaient dans ce que je faisais, ce qui est vraiment top. Donc oui, c’est un bel outil de partage, tout comme les réseaux, même s’ils sont souvent critiqués.

Tes prochains projets et/ou objectifs et/ou dossards que tu vas épingler ?

J’adorerais pouvoir remettre un dossard pour le Marathon du Mont-Blanc mais je ne suis pas certain de ce qu’on aura le droit de faire ou non fin juin.
Sinon, je mets normalement deux dossards mais sur mon Gravel puisque je vais prendre le départ du Vélo Vert Festival à Villard de Lans début juin et du Festival Outdoor de la vallée verte à Chambon-sur-Lac, en Auvergne, fin juin. J’ai, depuis longtemps, très envie de mettre des dossards en vélo et j’ai eu un vrai coup de cœur pour le Gravel. Ce dernier va beaucoup se développer en France dans les prochaines années !

Ton rêve fou ?

Je souhaite m’orienter sur de la montagne pure. Le « toit du monde » me fait envie. Je souhaite surtout découvrir de nouvelles sensations et me sentir libre. Relier d’est en ouest les États-Unis avec mon Gravel serait aussi un beau projet… 

Un dernier message que tu aimerais adresser aux lecteurs du blog ?

Inspirez-vous des reportages du blog et allez prendre de la hauteur !

🏃‍♀ Pour en savoir plus sur Yoann :

www.anotherlife.fr

www.instagram.com/yoannstuck

Allez, viens, je t’emmène… au Népal !

Allez, viens, je t’emmène… au Népal !

Manon et Olivier Fichou (Himaly Productions) forment un couple d’alpinistes passionnés, qui va, avant tout, en montagne pour se faire plaisir. Chez eux, pas de surenchère côté risque ni de performance démesurée, l’heure est à la découverte et à l’échange. Embarquement immédiat pour le Népal, avec leur film Viens, je t’emmène. En ligne de mire, l’ascension en style alpin du Baruntse (7 129 m) et du Mera Peak (6 476 m).

La montagne, une invitation à vivre le moment présent

Olivier et Manon se sont rencontrés il y a 10 ans, alors qu’ils faisaient de l’escalade ensemble au gymnase de leur lycée. Depuis, ils ne se sont plus quittés. Aujourd’hui, Manon est infirmière et Olivier est ingénieur. La montagne pour ces deux alpinistes amateurs ? Un réel mode de vie. « Nous n’allons pas en montagne pour simplement profiter du grand air et des paysages. Nous y allons parce que nous y sommes bien. Nous éliminons le superflu et nous nous retrouvons seuls. Nous ne comptons plus que sur nous-mêmes. C’est un espace de grande simplicité, un environnement dans lequel nous nous consacrons pleinement au moment présent, dans lequel nos décisions ont un impact direct sur le cours des choses ».

Olivier Fichou a commencé à faire des films lors de sa première expédition avec Manon en Norvège. Le couple gagne alors des bourses d’expéditions et souhaite ramener des images. L’association Himaly Productions naît ainsi en 2016. Pour faire le lien entre les projets montagne et l’image (photographie/vidéo). Ensemble, le couple découvre la Norvège, l’Islande ou la Géorgie. Part grimper en Corse, en Espagne. Et s’en va donc plus récemment découvrir le Népal, endroit rêvé pour qui souhaite prendre de la hauteur et toucher les sommets.

 

Olivier Fichou / Himaly Productions - Osprey

Le Népal, une première hors du temps

Manon le dit volontiers : « Le Népal, c’est un voyage inoubliable, aussi magnifique que difficile. Un mois hors du temps, à vivre au jour le jour. Chaque pas que nous avons fait en Himalaya, à ne pouvoir compter que sur nous-mêmes, était un pas de plus pour relever ensemble les défis futurs de notre vie ». Même s’il lui a fallu plusieurs mois de récupération après ce périple, Manon glisse dans un sourire qu’en se couchant par -20°C à 6200 m dans son duvet, elle rêvait d’un canapé et d’un bon repas chaud… Maintenant, sur son canapé, elle ne rêve que d’une chose : être là-bas !

Olivier, lui, est heureux. Mais il se rend aussi compte de la difficulté de cette expédition. Aujourd’hui, avec du recul, même s’il est « très fier d’avoir réalisé ce rêve en couple », il ne se permettrait peut-être pas de retourner dans cette aventure avec un tel niveau d’engagement, avec Manon.

Vers le Baruntse - Olivier Fichou / Himaly Productions

Sans porteur ni sherpa

C’est que plus de 20 jours de trekking et d’alpinisme, dont la plupart en totale autonomie, ça se prépare ! Malgré tous leurs efforts, Olivier et Manon ont dû porter des sacs de plus de 25 kg au-dessus 5 500 m… Afin, en somme, de passer de la moiteur de la jungle à l’ascension d’un 7 000 m en style alpin, seuls, sans porteur ni sherpa. Corde, bottes d’altitude, duvets grand froid, grosses doudounes, pieux à neige, crampons, piolet, baudrier, mousquetons, poulies, … croisent le fer avec le matériel électronique photo/vidéo, les panneaux solaires et le téléphone satellite. Sans oublier tout le matos de bivouac et beaucoup de nourriture (« jamais assez ! » entonne Olivier) : « des barres le midi, des lyophilisés le soir, et… un saucisson par semaine pour le petit plaisir ! » Une expédition rendue possible grâce au soutien de leurs sponsors Lowa et Osprey.

L’aventure est éprouvante, mais la récompense est là : les paysages au cœur des sommets himalayens sont grandioses. Entre ice-flûtes et passages de cols saisissants, l’immensité est à portée de piolet. Manon garde un souvenir ému « du passage du col Amphu Lapsa (5 800 m), pour la beauté des lieux mais aussi pour ce que ce col représente : le passage vers la vallée du Khumbu, la dernière difficulté avant d’enlever définitivement les crampons. La fin d’une aventure dans l’aventure ».

Pour Olivier, l’endroit qui l’a le plus marqué et impressionné, « c’est le camp de base du Baruntse à 5 400 m. Nous y étions seuls. Une tente unique posée dans un camp de base désert, devant les presque 2 000 m de paroi de notre objectif. À ce moment-là, nous sommes loin de tout. Si nous voulons croiser quelqu’un, nous avons le choix : soit franchir un col à 5 800 m et rejoindre la vallée du Khumbu en 3 jours, soit retourner sur nos pas et franchir un col à 5 500 m pour retrouver la jungle après 4 jours ».

Buter sinon rien ?

Mais en montagne, la réussite n’est pas toujours au rendez-vous. Prendre un but, oui ! Se prendre trop au sérieux, non ! Tel pourrait être le leitmotiv d’Olivier et Manon, qui vont en montagne pour se faire plaisir avant toute chose. « J’ai l’impression que la montagne devient de plus en plus un terrain de compétition, je trouve ça dommage. Les films de montagne mettent en avant cet environnement comme celui de tous les dangers, réservé à des athlètes surentraînés et un peu timbrés, toujours en quête de faire plus, ou mieux que l’autre, de faire l’ascension la plus difficile, la plus dangereuse, la plus risquée », lance Olivier. « Se confronter à des risques et savoir les gérer fait partie de la satisfaction que peut apporter la haute montagne. Mais de plus en plus de films présentent ce facteur risque comme une ligne directrice. Prendre des risques semble être le but de la pratique. Pas pour moi. Le risque peut rentrer dans l’équation de notre satisfaction mais il doit rester un moyen. Un moyen d’apprécier sa capacité à le minimiser et à le maîtriser », renchérit-il.  Bien dit.

Le matériel sur l’expé

Chaussures Olivier : Expedition 6000 Evo RD

Chaussures Manon : Alpine SL GTX

Sacs Osprey : Mutant 38 et Ariel 65

 

🎥 Pour suivre les réalisations d’Himaly Productions :

www.himalyproductions.com

🎬 Deux autres films signés Himaly Productions :

Caucase – Géorgie (2021) : youtu.be/850hBX2sJzo

Polar Lines – Svalbard (2018) : youtu.be/eWYzpVad4rA

Mélissa Le Nevé : Première femme à grimper « Action Directe » (9a)

Mélissa Le Nevé : Première femme à grimper « Action Directe » (9a)

Mythique ! Monumentale ! Extraordinaire ! En mai dernier, la performance de Mélissa Le Nevé, s’est répandue dans les médias du monde entier : la grimpeuse française a coché la première ascension féminine d’« Action Directe » (9 a), la voie d’escalade sportive la plus célèbre de la planète, joyau mythique du Frankenjura. Le fruit d’un travail de six ans, jalonné de doutes et de remises en question, à découvrir dans le film documentaire « Action Directe », programmé sur la quinzième édition du festival Reel Rock en France.

 

Passion grimpe

Originaire de Cestas, en Gironde, Mélissa Le Nevé découvre l’escalade à l’âge de 15 ans. C’est « le coup de foudre ». Elle aime à la dévorer sous toutes ses formes : bloc, falaise, voies en naturel ou en salle, grandes voies, … La jeune femme brille dans tous les domaines. Basée à Bordeaux, « un plat pays », la grimpeuse se lance dans la compétition pour pouvoir « plus facilement » assouvir sa passion. Elle devient rapidement professionnelle et affiche, en quelques années, un palmarès impressionnant : entre autres, deux titres de championne de France de bloc et une troisième place au classement général de la Coupe du Monde de bloc. Son indécrochable sourire est loin de passer inaperçu sur le circuit mondial.

Portrait Mélissa Le Nevé

Des podiums aux grandes voies

Pourtant, la grimpeuse de l’Équipe de France créé la surprise en mettant un terme à sa carrière en compétition fin 2016, après 9 ans de compétions internationales, plusieurs blessures en cascade et beaucoup de stress. Avec une irrépressible envie de dépasser ses limites, de vivre sa passion pleinement, tout en partant à la découverte d’autres cultures… Une décision qui ouvre une nouvelle page dans sa vie comme une nouvelle source de motivation, plus en harmonie avec sa personnalité. Sur le circuit, Mélissa s’est liée d’amitié avec l’une de ses rivales, la grimpeuse britannique Shauna Coxsey. En 2019, elles partent ensemble pour un road trip au cœur du désert américain à la découverte de spots de grimpe emblématiques. Voyager sans la pression du circuit. Juste le vent sur ses épaules.

Mélissa dans "Action Directe"

Une pluie de premières

En quelques années, Mélissa Le Nevé croque le monde. En 2014, elle coche le premier 8c mondial avec « Wallstreet » (Frankenjura). En 2015, elle devient la première femme au monde à réussir le légendaire quinté « Big 5 » de Fontainebleau : 3 blocs de 7c, un 7c+ et un 8a pour finir. En 2016, quand elle fait le choix de quitter la compèt’, elle s’est déjà offert trois 8c+. Bref, Mélissa aime les « challenges ». Alors, elle enchaîne les projets, s’enthousiaste pour de nouveaux défis, trouve dans « l’escalade, une école de vie » et surtout un moyen d’accomplir ses plus grands rêves.

Parmi eux, des voies légendaires comme « Bionic Commando » 8c+ dans le Frankenjura, « Golden Ticket », 8c+ à Red River Gorge dans le Kentucky ou encore « Mister Hyde » 8c+ à Ceüse. Et surtout, « Action Directe », le premier 9a de l’histoire libéré par l’Allemand Wolfgang Güllich en 1991. C’est LA voie d’escalade sportive la plus connue au monde, LA voie de référence, notamment pour son jeté sur bidoigt absolument mythique, placé en amuse-bouche. S’enchaînent ensuite une dizaine de mouvements, plus difficiles les uns que les autres, qui vont la faire rentrer dans l’Histoire.

Mélissa dans "Action Directe" - copy. Fabi Buhl

« Action Directe » (9a), une quête personnelle

Nous sommes le 21 mai 2020. Le milieu de la grimpe est en ébullition : Mélissa vient de clipper le relais d’« Action Directe » ! Elle est la première femme à enchaîner ce 9a mythique. Un moment historique. Mélissa a réussi son incroyable challenge, un long combat contre soi-même qui vient de l’occuper plusieurs périodes étalées sur six ans de sa vie (la voie ne peut se faire qu’au printemps ou à l’automne… quand il ne pleut pas !) et l’a confrontée à des mouvements que beaucoup pensaient impossibles pour une femme, ou l’a mise en proie à des doutes personnels et des remises en question.

L’annonce est faite via une publication sur son compte Instagram dont l’on devine toute la joie et l’émotion : « Quel voyage… Quelle personne inspirante… Quel combat… mais aussi une véritable histoire d’amour…. Tout ce que je recherche en escalade. J’espérais que ce moment arrive depuis des lustres. Jamais, je n’aurais imaginé à quel point il serait émouvant de clipper la chaîne. J’ai adoré tout le process’, résoudre cette énigme, comprendre ces mouvements et ce jeté. Cela représente des années d’engagement, des hauts et des bas, de l’espoir et de nombreux doutes […] ».

Mélissa dans "Action Directe"

Des rêves plein la tête

Pour autant, Mélissa l’affirme, les yeux sans doute déjà rivés sur un autre rêve (Biographie, 9a+, à Ceüse, peut-être ?) : boucler la première d’« Action Directe » c’était comme « la fin d’une histoire d’amour », elle était « toute tremblante, presque nostalgique » car elle savait qu’elle allait devoir tourner la page… Mais ce n’est « pas du tout un aboutissement » ! L’ex-membre de l’Équipe de France d’escalade n’est pas encore arrivée au bout de ses capacités, loin de là. Mélissa Le Nevé a encore des rêves plein la tête et des voies extrêmes à cocher… Qu’on se le dise !

Running the Roof : Un challenge devant et derrière la caméra !

Running the Roof : Un challenge devant et derrière la caméra !

On vous rappelle le pitch du film-documentaire Running the Roof, Prix du Public au Festival de Banff 2020 ? Après une soirée bien arrosée, trois amis font le pari fou d’aller courir là où le hasard décidera : ils font tourner un globe et posent le doigt sur… le Tadjikistan ! Une aventure de 400 km en 7 jours – plus d’un marathon par jour pendant une semaine ! – dans l’un des endroits les plus reculés au monde. La co-réalisatrice, Alexis Tymon, revient sur ce tournage extraordinaire, un challenge à la fois physique, technique et logistique.

 

Alexis Tymon, réalisatrice tout-terrain

Ce qu’adore par-dessus tout la réalisatrice britannique Alexis Tymon ? « Les caméras, les histoires et être en plein air » ! Après avoir fait des études de français et vécu brièvement à Bordeaux, Alexis se fait engager comme réalisatrice pour des spots télévisés avant de réaliser ses propres films sur son temps libre. En 2018, elle monte sa société de production avec Ben Crocker, que l’on retrouve sur le film Running the Roof en tant que co-réalisateur. Rencontre !

Alexis - Running the Roof - by Ben Crocker

Salut Alexis ! Dis, pourquoi avoir accepté le projet fou de Running the Roof ?

Pour le Tadjikistan, pour l’aventure ! L’idée de passer un mois dans une zone totalement hors-réseau, c’était aussi vraiment séduisant. C’est un environnement difficile pour un cinéaste : la chaleur, le froid, la poussière, l’altitude… Enfin, pour l’appel de la nouveauté ! Ne pas savoir ce qui va se passer, ça a quelque chose de magique.

Ce film est votre premier documentaire, en co-réalisation avec Ben Crocker. Comment avez-vous fonctionné ?

Tout le monde dit que nous sommes les deux moitiés d’un même cerveau. Nous formons une bonne équipe et travaillons en parfaite harmonie. Au Tadjikistan, nous avons essayé de partager toutes les tâches. Nous avions une caméra principale, une Body-cam avec un stabilisateur et un drone. Nous nous sommes relayés pour tourner les scènes, rattraper les coureurs, les interviewer, etc.

Alexis & Ben - Running the Roof - by Alex Mundt

Filmer dans ces paysages, cela semble une vraie prouesse physique & technique…

L’un de nos principaux soucis avant de partir, c’était la sécurité. Vous entendez beaucoup de mauvaises choses dans les médias à propos de cette région du Tadjikistan… Il y avait, à ce moment-là, une activité talibane près de la frontière où nous étions. Mais en fait, le danger est très localisé. Dans les villages, à quelques centaines de kilomètres, vous ne rencontrez rien d’autre que le calme dans un cadre rural. La vie de ces gens-là est d’ailleurs incroyable. Ces villages (dotés d’une seule route et d’un approvisionnement en électricité à la fin des années 90), sont tellement isolés que le mode de vie est très simple, très rude physiquement. Mais c’est super safe pour les touristes ! Et les habitants sont très sympa. Dans chaque village, nous avons toujours trouvé une famille qui nous laissait dormir chez eux. Pour les dernières nuits, nous campions sur le plateau. Il faisait -10/-15°, les chauffeurs n’avaient jamais été là-haut ni n’avaient même jamais campé… Un véritable choc pour eux !

Le tournage était un vrai défi technique. Chargement des batteries, sauvegarde des données, nettoyage des lentilles… Tout simplement rester vigilant pendant tant de jours alors que vous filmez toute la journée… C’était fatiguant pour nous – et les coureurs étaient encore plus fatigués ! – Communiquer avec les chauffeurs aussi, c’était assez drôle ! Ils ne parlaient pas anglais, Ben et moi ne parlons pas le tadjik… C’est incroyable comment vous pouvez communiquer avec vos mains ou avec des mots que tout le monde comprend : « go ! », « stop ! » Nous avons passé de si bons moments tous ensemble ! Ce genre de voyages, ça vous unit vraiment comme une petite famille.

Une journée-type ?

Nous voulions vraiment laisser les coureurs Jodie, JB et Gabe, faire le job et ne pas contrôler leur course pour le simple plaisir de filmer. C’était super important pour nous, comme principe, sur le tournage. Mais c’était aussi difficile de les suivre tous les trois ! Au deuxième ou troisième jour, ils couraient déjà à des rythmes différents. Mais tout a été fait pour qu’ils soient le plus autonomes possible. Chacun avait ainsi sa propre nourriture et des réserves d’eau pour 25 km environ. Jodie, JB et Gabe commençaient à courir dès 7 heures du matin, avant qu’il ne fasse trop chaud, jusqu’à 15 heures environ.

Running the Roof

Ton meilleur souvenir ?

La nuit où nous avons franchi le col de Kök Jar, un sentier de montagne étroit qui nous a emmenés sur le haut plateau du Pamir, c’était notre première nuit de camping. La voie lactée était incroyable. Nous avons monté les tentes et sommes restés ensemble, en regardant le soleil se coucher. L’un des coureurs a commencé à pleurer. Nous nous sommes alors rassemblés et avons fait un gros câlin en nous prenant dans les bras, tout en réalisant à quel point c’était un moment incroyable. Nous étions là, après tout ce chemin dans les montagnes du Tadjikistan. Notre rêve était en train de se réaliser. C’était vraiment magnifique.

Et le pire ?

Personnellement, la difficulté de maintenir la santé de chacun ! Surtout de l’équipe (réduite !) de tournage : nous n’étions que deux, Ben, mon co-réalisateur et moi. Ben avait de très graves migraines presque tous les jours. Le deuxième soir, il était vraiment malade et il a dû se coucher dès notre arrivée dans le village autour de 16h. J’ai donc commencé à nettoyer, charger, préparer les caméras, interviewer les coureurs… J’ai alors réalisé que ça allait être vraiment difficile de faire tout ça moi-même tous les jours, si son état ne s’améliorait pas… Mais, heureusement, Ben est allé mieux.

D’ailleurs, dans l’équipe, on m’a rapidement donné le surnom de « mère poule » et de « cuirassé britannique », car j’étais la seule à ne pas lutter contre la maladie ou l’altitude. J’ai cuisiné tous les repas et soigné tout le monde ! Hahaha… [Rires]. Mais du coup, j’avais une énorme responsabilité sur les épaules. Quand je suis rentrée à la maison, il a fallu un mois environ à mon cerveau pour vraiment se détendre et revenir à la normale…

 

Aujourd’hui, où en êtes-vous ?

Jodie vit à Cornwall, dans le sud-ouest de l’Angleterre, où il y a des sentiers incroyables.

JB est retourné sur les bancs de la fac pour faire une maîtrise en biodiversité et conservation à l’Université d’Oxford.

Gabe a passé un an à voyager en camion à travers le Canada. Maintenant, il a déménagé à Bogota, en Colombie, pour essayer de créer une communauté de course, là-bas.

Ben & moi sommes heureux ! Nous nous occupons de Sourcy, notre société de production à Londres et travaillons sur d’autres projets, des films commerciaux et des documentaires.

D’autres projets, tous ensemble ?

Oui ! Nous sommes tous potes, maintenant. Nous prévoyons d’aller ensemble au Pays de Galles sur un festival de trail/running, en juillet prochain, pour passer un week-end en camping ! [Rires] 

Votre film est habité par une certaine urgence de vivre, une soif de liberté. Quelles conséquences, cette aventure a eu sur vos vies personnelles ?

Avec cette histoire, je voulais vraiment montrer que vous n’avez pas besoin d’être un athlète professionnel ou d’avoir couru des ultra-marathons toute votre vie pour réaliser un défi et sortir de votre zone de confort. C’est justement en sortant de sa zone de confort que la magie opère.

Je suis très fière de ce documentaire, le premier que je réalise. Pendant le premier lockdown (COVID-19), j’ai passé 4/5 mois complètement « focus » sur le montage. J’ai alors réalisé que je pouvais faire quelque chose dont je serais fière ensuite : raconter une belle histoire qui pouvait changer le regard que l’on a sur une personne, une culture ou même un pays…

Votre prochain film ?

Je travaille sur un nouveau documentaire, l’histoire d’une Britannique « ordinaire » qui traverse la Manche à la nage, avec un cancer de stade 4. Cette femme est incroyable. Je suis vraiment attirée par ce genre d’histoires : des personnes qui font des choses avec leur corps et leur esprit pour sortir de leur zone de confort. Oui, ce sont ces histoires que je veux raconter.

Alexis - Running the Roof - by Sourcy Film

🎥 Pour suivre les réalisations d’Alexis Tymon & Ben Crocker :

https://sourcyfilm.com

🏃‍♀ Pour en savoir plus sur le film Running the Roof :

https://www.runningtheroof.com

🎬 Retrouvez le film Running the Roof dans le programme rouge du meilleur du Festival de Banff sur Bonne Projection jusqu’au 18 avril 2021

JB, Jodie, Gabe - Running the Roof - by Alex Mundt